Le fleuron technologique de la Bourse de Londres, ARM Holdings, s’apprête à passer sous pavillon japonais pour 24,3 milliards de livres (29,1 milliards d'euros) en numéraire. Softbank, connu pour ses investissements dans les opérateurs télécoms (Sprint) et les sociétés Internet (Alibaba), a annoncé le lancement d'une offre d'achat sur le concepteur britannique de puces après l’atteinte d’un accord entre les deux conseils d’administration. Plus forte hausse du Footsie 100, l’action ARM Holdings (+42,98% à 1700 pence) rejoint le prix proposé, 1 700 pence, par Softbank.

Celui-ci représente une prime de 43% par rapport au cours de clôture de vendredi, une offre généreuse selon Kepler Cheuvreux qui recommande aux actionnaires d'apporter leurs titres. Bryan Garnier souligne également les multiples de valorisation " très élevée " de l'opération, le prix proposé correspondant à un PER 2016 de 47,8, à comparer avec une moyenne historique d'environ 40.

ARM Holdings a toujours été fortement valorisé grâce à sa rentabilité élevée. La société a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires de 968,3 millions de livres et un bénéfice imposable de 414,8 millions. Elle ne fabrique, ni ne vend de microprocesseurs, mais conçoit notamment leur architecture. ARM est en particulier à l'origine d'une architecture très peu consommatrice en énergie utilisée dans la très grande majorité des puces pour smartphones et reçoit des royalties en échanges. Softbank a d'ailleurs justifié cette acquisition par la propriété intellectuelle du groupe particulièrement pertinente pour l'Internet des objets actuellement en plein essor.

Cette opération d'envergure, l'une des plus importantes jamais réalisées dans le secteur technologique en Europe, intervient mois d'un mois après le vote en faveur du Brexit. Un vote qui a notamment eu comme conséquence de rendre meilleur marché les sociétés britanniques via la chute de plus de 10% de la livre sterling. Le nouveau ministre de l'économie, Philip Hammond, s'est réjoui de cette transaction, soulignant que le Royaume-Uni n'a perdu aucun de ses attraits pour les investisseurs internationaux.

Softbank s'est voulu rassurant sur le maintien d'ARM au Royaume-Uni. Le groupe japonais s'est engagé à préserver son organisation actuelle, notamment la direction, et à maintenir le siège social à Cambridge. Il prévoit par ailleurs d'au moins doubler les effectifs du concepteur de puces au Royaume-Uni et de les augmenter dans le reste du monde au cours des cinq prochaines années.

Cette acquisition n'est pas soumise aux autorités réglementaires, seulement au feu vert des actionnaires d'ARM.