Cette société basée dans l’Illinois est active dans le domaine du courtage en assurance et en réassurance, principalement à destination des entreprises mais aussi pour les compagnies d’assurances, les entités publiques et les particuliers. Cette activité englobe 87% du chiffre d’affaires, le reste étant dédié à la gestion des risques avec des services de règlement des sinistres, de contrôle des pertes et du conseil. 

Arthur J. Gallagher est le quatrième acteur du marché mais la société dispose sans doute du profil de croissance le plus robuste aux côtés de Marsh & McLennan, le principal concurrent, presque deux fois plus grand selon la capitalisation. 

Dans la partie courtage, la croissance est forte et est alimentée par des revenus récurrents issus à 76% de commissions et à 24% des honoraires. La société a recours à de très nombreuses opérations de croissance externe. Entre 2010 et 2018 par exemple, Gallagher a réalisé près de 400 acquisitions. Cette stratégie a notamment permis de s’implanter à l’étranger. Gallagher réalise 35% de son chiffre d’affaires à l’international avec un positionnement grandissant au Royaume-Uni, en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande. Les deux tiers restants sont réalisés aux Etats-Unis. 

Revenus issus des acquisitions, par année (source : Arthur J. Gallagher)

Arthur J. Gallagher excelle dans la qualité et la régularité de ses publications. Le groupe a plus que triplé ses revenus en 10 ans. La rentabilité opérationnelle a suivi la même trajectoire. Les ratios de profitabilité atteignent des niveaux très corrects. Le ROE côtoie les 20%. On soulignera néanmoins les montants exagérés que les membres de l'exécutif s’accordent sous forme de stock-options : 59,3 M$ en 2022 et 40 M$ l’année d’avant. Par conséquent depuis 2013, le nombre d’actions qui composent le capital a fortement augmenté en passant de 131,5 millions à 216,7 millions. Il convient toutefois de préciser que les acquisitions sont la cause principale de cette augmentation. D’ailleurs, les bénéfices par action évoluent quasiment de façon linéaire, ce qui permet de nuancer sur le nombre de titres en circulation. 

La belle progression des BNA (source : Zonebourse) 

Les retours aux actionnaires se font sous forme de dividendes. Le coupon est en hausse depuis près de 40 ans, une performance exceptionnelle qui souligne la capacité de la société à s’adapter aux différents environnements économiques qui se sont succédés. Les actionnaires peuvent aussi se satisfaire du cours car le titre surperforme très nettement le S&P 500 comme en témoigne le graphique ci-dessous. 

La magnifique progression du dividende depuis 39 ans (source : Arthur J.Gallagher) 

Pour ce qui est de l’avenir, la direction est confiante après avoir vécu un très bon exercice 2023. Pour cette année, la croissance organique hors acquisitions est attendue entre 7% et 9% pour ce qui est de la partie courtage et entre 9% et 11% pour la gestion des risques. La valorisation actuelle est attractive compte tenu des perspectives. Le PER s’élève à 30,7 fois contre une moyenne sur les trois derniers exercices de 42 fois. Pareil pour la valeur d’entreprise (capitalisation + dette nette + intérêts minoritaires + provisions) par rapport à l’EBITDA qui dépasse à peine 16 fois cette année et 14 fois en 2025. C’est peu cher compte tenu du profil de croissance attendu et des fondamentaux du groupe. 

Gallagher va trop vite pour le S&P500 depuis 2010 (source : Zonebourse)