Zurich (awp) - Les investisseurs étaient visiblement soulagés par la performance du boulanger industriel Aryzta. Au cours du troisième trimestre 2019/20 (clos fin avril), le groupe zurichois en difficultés a vu ses recettes se replier d'un quart (-21,5% organiquement). Les chiffres diffusés mardi ont cependant moins reculé que prévu, dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19.

A 9h45, la nominative Aryzta s'envolait de 16,3% à 0,5425 francs suisses, après avoir gonflé de plus de 20% dans les premiers échanges. Le marché global, mesuré à l'aune de l'indice SPI, prenait 0,10%.

Les résultats trimestriels sont conformes aux attentes des analystes d'UBS, qui loue la position solide d'Aryzta en termes de liquidités. La crise du coronavirus ne pourrait pas tomber au plus mauvais moment pour le boulanger industriel qui doit redresser les activités en Amérique du Nord, ce qui nécessitera des investissements.

Une part de 60% des produits vendus par Aryzta le sont pour une consommation à l'emporter, ce qui affecte clairement le groupe dans la situation actuelle, remarque le numéro un bancaire helvétique. UBS s'attend à un recul de 15% des recettes sur douze mois. La recommandation "neutral" reste de mise.

Vontobel ne sait pas trop quoi bien faire de ces chiffres, énumérant pêle-mêle les défis auxquels est confronté Aryzta, notamment les revendications d'un nouveau groupe d'actionnaires composé de deux fonds activistes. L'issue est incertaine, explique l'analyste Jean-Philippe Bertschy qui reconduit "reduce".

Baader Helvea relativise la bonne surprise, arguant qu'aucune prévision n'est fournie par la direction du boulanger industriel. Pour le courtier genevois, s'exprimant par la plume de son analyste Andreas von Arx, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions et changer de fusil d'épaule. Le titre doit être réservé aux investisseurs à long-terme, d'où le maintien d'une recommandation d'achat.

Pour l'exercice 2019/20, le résultat avant impôts et intérêts (Ebit) devrait reculer de 39% à 187 millions d'euros, selon les calculs de Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Le commentaire de la ZKB porte notamment sur l'assemblée extraordinaire de mi-août. L'élection de Urs Jordi comme président serait une bonne chose, lit-on, car l'ancien directeur du groupe Hiestand - désormais intégré à Aryzta - pourrait ramener le groupe sur la voie du succès.

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