Zurich (awp) - L'action Aryzta retrouvait quelques couleurs vendredi, après l'annonce d'une cession de l'essentiel des parts détenues dans le distributeur français de produits surgelés Picard, dont le boulanger industriel zurichois tentait de se défaire depuis 2017.

Les analystes relèvent toutefois que les 156 millions d'euros articulés pour l'opération impliquent d'importants correctifs de valeur sur cet investissement.

L'afflux d'argent n'en constituera pas moins une bouffée d'air bienvenue au vu de la situation financière de l'entreprise.

A 10h10, la nominative Aryzta s'appréciait de 9,2% à 76 centimes, dans un SPI en hausse de 0,50%.

Vontobel déplore un prix de vente bien inférieur à la valorisation comptable de Picard, qui survient de surcroît après plus de deux ans d'efforts infructueux. Le placement des parts constitue à cet égard un soulagement, contrairement au rabais concédé.

"La destruction de valeur en quatre ans est énorme, sans parler de l'accaparement de l'attention de la direction", poursuit Jean-Philippe Bertschy. L'opération permet au moins à Aryzta de clore ce chapitre et de se concentrer sur ses projet de renouvellement. L'analyste campe sur une recommandation "reduce", assortie d'un objectif de cours de 75 centimes.

Le bilan d'Aryzta devisait toujours la valorisation de la participation dans Picard à quelque 400 millions d'euros, rappelle la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui anticipe subséquemment une perte comptable de l'ordre de 300 millions. Aryzta avait d'ailleurs déjà prévenu que la norme IFRS lui interdisait de procéder à des correctifs de valeur préventifs.

L'établissement zurichois souligne néanmoins que cette vente allègera l'endettement net du groupe autour de 600 millions d'euros, contre 800 millions actuellement. Patrick Schwendimann reconduit sa recommandation d'achat.

Plus neutre et affichant un objectif de cours de 80 centimes, UBS note que cette transaction, sans apporter en soi de réponse à nombre de défis opérationnels, a le mérite d'offrir à Aryzta une certaine souplesse financière pour les prochaines années. Le montant articulé correspond à un quart de la valorisation boursière actuelle du groupe et pourrait alimenter le versement de dividendes hybrides pendant les trois prochaines années.

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