Zurich (awp) - L'équipementier zougois en télécommunications Ascom a repassé le seuil de rentabilité au premier semestre, alors que son carnet de commandes s'est rempli et que la croissance a été au rendez-vous. Les perspectives annuelles sont confirmées.

Le groupe a dégagé un bénéfice net semestriel de 2,5 millions de francs suisses, à comparer à la perte de 0,3 million subie entre janvier et juin 2020, indique-t-il jeudi. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a bondi d'un cinquième à 10,1 millions, pour une marge afférente améliorée de 0,9 point de pourcentage à 7,2%.

Les entrées de commandes ont atteint 166,2 millions de francs suisses, ce qui représente une hausse de 7,4% en francs suisses et de 5,2% à taux de change constants. Le chiffre d'affaires a crû de 5,0% à 140,1 millions de francs suisses. La progression des ventes hors effets de changes s'est élevée à 3,1%.

Les recettes mises à part, Ascom déçoit légèrement les prévisions du consensus AWP.

Pour l'exercice 2021, la direction table toujours sur une croissance des ventes entre 1% et 4% et une marge Ebitda supérieure à 10%.

Commandes en retard

En téléconférence, la directrice générale (CEO) Jeannine Pilloud a indiqué s'attendre encore à des difficultés d'approvisionnement liées à la crise sanitaire. "Les goulets d'étranglement ne vont pas disparaître avec la nouvelle année", prévient-elle, indiquant qu'à cause d'eux, certaines commandes ne pourraient pas être livrées dans les temps.

A en croire l'ex-patronne de la division voyageurs des CFF, les problèmes devraient "se relativiser" dans le courant de 2022 et la situation "se normaliser" à partir de 2023. En l'absence d'une nouvelle crise sanitaire, l'entreprise pourrait alors réaliser une croissance à deux chiffres, assortie d'une amélioration annuelle de la marge Ebitda de 100 points de base (pb) à l'horizon 2025.

Soulignant le retour aux bénéfices et la finalisation de la restructuration du groupe, Mme Pilloud a fait l'éloge des structures plus sveltes de l'entreprises et son recentrage vers les contrats de services, de logiciels et de solutions. Interrogée sur le versement d'un dividende, la dirigeante a botté en touche, rappelant que cette décision est du ressort du conseil d'administration.

Dans son commentaire, Vontobel juge l'objectif de ventes à moyen terme ambitieux et celui de marge Ebitda au contraire plutôt décevant. Même son de cloche du côté d'UBS, qui relève toutefois la plus grande visibilité que confèrent les entrées de commandes record enregistrées par le groupe zougois.

Il en faudra plus pour convaincre les détenteurs de capitaux de s'engager sur le titre. Sur le coup de 15h00, la nominative Ascom chutait de plus de 5,2% à 15,94 francs suisses, proche de son plus bas du jour, après avoir atteint dans les derniers jours son plus haut niveau depuis novembre 2018, alors que le marché dans son ensemble (SPI) chutait de 1,87%.

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