Le management évoque plutôt une crise de croissance qu'une crise économique, en mettant en cause sa logistique aux Etats-Unis et en Europe, qui a peiné à répondre à la demande. Le chiffre d'affaires pour les quatre mois clos le 30 juin a progressé de 12% à 920 M£. "Il a fallu plus de temps que nous ne l'avions prévu pour intégrer le changement résultant de la refonte majeure de l'infrastructure et de la technologie dans nos entrepôts américains et européens, ce qui a eu un impact sur la disponibilité de nos stocks, nos ventes et nos coûts dans ces régions", a résumé le CEO Nick Beighton, qui se dit confiant dans les réponses apportées à ces soucis clairement identifiés. Il estime qu'ASOS aura résolu le problème en septembre. Le bénéfice avant impôts devrait se situer entre 30 et 35 M£ en 2019, alors que le consensus visait 55 M£.
 
Après ce nouveau "gros avertissement", des "questions graves méritent des réponses", écrit Wayne Brown chez Liberum, qui avait pourtant adopté une approche très prudente. Il pose d'ailleurs la question qui fâche. "Si l'on considère les 700 M£ d'investissements qui ont été consacrés à l'activité depuis 2015, et malgré le fait que les ventes ont plus que doublé au cours de cette période, nous nous demandons à quoi les 1,5 Md£ de ventes supplémentaires ont servi dans la mesure où les bénéfices actuels sont inférieurs de 20 M£ à ceux de 2015". Liberum suspend sa recommandation et son objectif de cours après cette nouvelle déception, le temps de faire le point.