À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,16% à 6.001,57 points vers 9h15 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,48% et à Londres, le FTSE abandonne 0,38%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro lâche 0,27%, le FTSEurofirst 300 baisse de 0,31% et le Stoxx 600 de 0,28%.

L'épidémie de coronavirus apparue le mois dernier à Wuhan continue de se propager. Le dernier bilan des autorités sanitaires chinoises s'élève à 17 morts et 544 personnes infectées à l'échelle nationale.

La Chine a dévoilé mercredi une nouvelle batterie de mesures destinées à contenir la propagation du virus, alors que se profile le long week-end du Nouvel an lunaire. Les transports en commun et les avions au départ de la ville chinoise de Wuhan sont suspendus depuis ce jeudi et les habitants sont invités à ne pas quitter la ville, a annoncé la télévision publique.

"Les efforts de transparence de Pékin offrent un certain répit pour les marchés mais la prudence restera probablement la tendance dominante à court terme", a déclaré Rodrigo Catril, chargé de stratégie à la National Australia Bank.

En dépit d'une actualité dominée par le virus chinois, les investisseurs ne manqueront pas de suivre à 12h45 GMT le communiqué de politique monétaire de la Banque centrale européenne. La communication de sa présidente, Christine Lagarde, sera suivie lors de la conférence de presse à 13h30 GMT.

"La première réunion de la BCE de l'année 2020 est un non-évènement. L’évolution économique ne justifie aucun changement de politique monétaire et les opérateurs de marché s’attendent à ce que les taux restent inchangés jusqu’à la fin de l’année", ont résumé dans une note les économistes de Saxo Banque.

VALEURS

Dans les premiers échanges, tous les secteurs européen sont dans le rouge, à commencer par celui des matières premières, qui cède 1,11%.

Les valeurs du luxe, particulièrement dépendantes de la croissance en Chine et à Hong Kong, reculent à nouveau: Hermès, LVMH et Kering perdent entre 0,96% et 1,86%.

Le titre Renault cède 3,77% après une dégradation des analystes de Citigroup à vendre.

En tête du CAC 40, le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics 5,44% à un pic depuis 2002 après avoir annoncé des résultats supérieurs à ses prévisions au quatrième trimestre.

En dehors de la cote parisienne, l'action Asos s'envole de 8,14% à Londres, le groupe britannique de prêt-à-porter en ligne ayany dégagé un chiffre d'affaires supérieur aux attentes lors du trimestre des fêtes de fin d'année.

En rebours du secteur aérien, en repli de 1,51%, Lufthansa a pris jusqu'à 3,3% à l'ouverture avant de réduire ses gains. La compagnie allemande envisage d'introduire en Bourse son activité de maintenance d'avions afin de financer son expansion et augmenter la valeur du groupe, a rapporté mercredi Bloomberg.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a clôturé en baisse de 0,98%, à un plus bas de deux semaines.

Le repli a été logiquement plus net sur les marchés chinois où les valeurs liées aux transports aériens et aux loisirs - restauration, cinémas, casinos, parcs à thème - ont été particulièrement délaissées.

L'indice SSE Composite de Shanghai a reculé de 2,8% et le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale de 3,1%, sa plus forte baisse en pourcentage en neuf mois. La Bourse de Hong Kong a perdu 1,5%.

Les groupes pharmaceutiques comptent parmi les rares valeurs à profiter de l'épidémie. Shandong Lukang Pharmaceutical, Jiangsu Sihuan Bioengineering et Jiangsu Lianhua Pharmaceutical ont gagné près de 10%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mercredi dans un marché porté par les prévisions robustes d'IBM mais toujours inquiet des possibles répercussions de l'épidémie du coronavirus.

L'indice Dow Jones et le S&P-500 ont fini quasiment à l'équilibre et le Nasdaq Composite a gagné 0,14%.

Le groupe informatique IBM a fini sur un gain de 3,39% après avoir surpris les marchés en annonçant des prévisions annuelles supérieures aux attentes et dégagé une croissance inattendue de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre.

Contre la tendance, Netflix a cédé 3,58%, le marché ayant retenu les commentaires du groupe sur un début d'année qui s'annonce difficile en raison de la concurrence.

TAUX

L'inquiétude suscitée par le coronavirus favorise logiquement le repli sur les emprunts d'Etat: le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans, à 1,748%, est au plus bas depuis le 8 janvier.

"Ce n'est pas tant le virus qui inquiète mais son impact sur la croissance en Chine et en Asie, ce qui pourrait exercer une pression baissière sur les prix des matières premières", a déclaré Stan Shipley, stratège obligataire chez Evercore ISI à New York.

"Lorsque les prix des matières premières reculent, la demande pour les bons du Trésor monte. Si la croissance en Asie ralentit et que l'inflation aux États-Unis baisse alors la Réserve fédérale ne relèvera pas ses taux et pourrait bien assouplir sa politique monétaire", a-t-il ajouté.

En Europe, le rendement du 10 ans suisse recule à un creux de plus de trois mois (-6pdb) en réaction aux déclarations de Thomas Jordan, le président de la Banque nationale suisse, qui juge nécessaire le maintien des taux en territoire négatif.

Le rendement du Bund allemand a dix ans cède deux points de base, -0,28% et son équivalent français fait de même, -0,035%.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar est stable face à un panier de devises internationales mais cède 0,27% face au yen, la devise japonaise étant recherchée en période de nervosité. L'euro se replie sous 1,109 dollar.

Le yuan chinois, lui, est au plus bas depuis deux semaines.

PÉTROLE

Les cours du pétrole tombent à leur plus faible niveau depuis sept semaines, la propagation du coronavirus en provenance de Chine faisant craindre un ralentissement de la croissance économique et donc une baisse de la demande de brut.

Le baril de Brent évolue autour de 62,55 dollars, soit un recul de 1,04%, et celui du brut léger américain (WTI) cède 1,29% à 56 dollars.

"Si la crise se développe en une épidémie de type Sras, nous pensons que le prix du baril de brut pourrait baisser de 5 dollars", a déclaré les économistes de JPM Commodities Research dans une note.

(Edité par Marine Pennetier)

par Laetitia Volga