Milan (awp/afp) - L'assureur italien Generali a enregistré au premier semestre son bénéfice net le plus élevé de ces dix dernières années et anticipe déjà son prochain plan stratégique, en réorganisant son organigramme.

Le bénéfice net du troisième assureur européen a augmenté de 8,8% à 1,329 milliard d'euros, sur les six premiers mois de l'année, un chiffre supérieur aux attentes. Selon le consensus fourni par la banque, les analystes s'attendaient à 1,286 milliard.

Le bénéfice opérationnel a progressé de 2,7% à 2,53 milliards d'euros, très légèrement inférieur aux attentes (2,595 milliards).

Le taux de rentabilité annualisé des capitaux propres (ROE) s'élève de son côté à 12,5% contre 13,4% fin 2017, et ce alors que le groupe vise un ROE supérieur à 13%. Generali souligne néanmoins que sur la période 2015-2018 le ROE atteint 13,4%, conformément à son objectif.

Enfin, le ratio économique de solvabilité du troisième assureur européen a atteint 221%, en recul par rapport à fin mars (233%), et alors que les analystes tablaient sur 223%.

Ces résultats "montrent la résilience du capital de Generali et ses excellentes performances techniques et industrielles dans un contexte de volatilité mondiale", a affirmé le patron du groupe, Philippe Donnet, lors d'une conférence téléphonique, en précisant que l'assureur menait son plan stratégique "avec discipline et détermination".

Le dirigeant français s'est félicité que le groupe ait enregistré "son bénéfice net le plus élevé des dix dernières années".

Néanmoins, ces résultats ne soulevaient pas l'enthousiasme des investisseurs. Vers 08H05 GMT, à la Bourse de Milan, le titre Generali cédait 1,15% à 15,025 euros, dans un marché en recul de 0,3%.

M. Donnet a par ailleurs indiqué que Generali était en train de conclure son plan de cession d'actifs jugés non stratégiques, en ayant déjà largement dépassé son objectif d'un milliard d'euros issus de ces ventes.

Generali avait décidé fin 2016 de sortir de 13 à 15 pays, en cédant notamment ses activités au Liechtenstein, aux Pays-Bas, en Belgique, au Guatemala, en Colombie et au Panama.

La valeur globale des opérations achevées et de celles annoncées est supérieure à 1,5 milliard d'euros, a indiqué le 19 juillet Generali.

"Confiance pour le futur"

En 2017, le groupe a mené d'autres projets importants, comme le lancement d'une nouvelle stratégie en matière de gestion d'actifs et la cession de 89,9% de son portefeuille d'assurance vie allemand, Generali Leben.

Cette évolution et "ces résultats nous font regarder avec confiance le futur", a souligné M. Donnet, qui dirige le groupe depuis mars 2016.

Dans cette perspective, le dirigeant français a fait approuver un nouvel organigramme qui vise à "accroître la capacité du groupe à relever les importants défis du plan stratégique 2019-2021", qui sera présenté le 21 novembre. Celui-ci se basera sur trois "piliers": optimisation financière, croissance profitable et innovation.

Le groupe a créé un poste de manager général qui a été attribué au Français Frédéric de Courtois, ainsi qu'un poste de PDG international qu'occupera Jaime Anchùstegui Melgarejo. L'objectif est d'avoir une meilleure coordination des différentes activités.

Le directeur financier Luigi Lubelli va par ailleurs quitter le groupe "pour d'autres défis professionnels" et sera remplacé à partir du 1er septembre par Cristiano Borean, l'actuel directeur financier de Generali France.

Alors qu'on l'interrogeait sur le renforcement de la place des Français dans ce groupe italien, M. Donnet a souligné que dans chaque cas "on cherche les personnes justes, on regarde les profils et on met le profil juste au poste juste".

Cette question suscite une forte inquiétude dans la péninsule alors que Generali et la banque Unicredit sont dirigés par deux Français et que de nombreuses entreprises italiennes ces 20 dernières années, notamment dans le luxe (Gucci, Bulgari...), sont passés dans le giron de groupes français.

afp/rp