PARIS (Reuters) - Wall Street devrait reculer à l'ouverture mardi, les résultats d'entreprises prenant le pas sur l'optimisme concernant la Réserve fédérale, et les Bourses européennes évoluent en baisse à mi-séance, freinées notamment par la prudence de mise avant les décisions de la Banque centrale européenne (BCE).

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent un recul de 0,33% pour le Dow Jones, de 0,26% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,39% pour le Nasdaq.

Wall Street a fini en nette hausse lors de la précédente séance, le Nasdaq gagnant 2%, porté par les grandes valeurs technologiques, alors que les marchés tablent sur un ralentissement du rythme de la hausse de taux de la Réserve fédérale à 25 points de base.

Mais avant les décisions de la Fed la semaine prochaine, les investisseurs se préparent à une succession de résultats d'entreprises, notamment ceux de Microsoft - la deuxième capitalisation boursière aux Etats-Unis - après la clôture des marchés américains.

"Nous aurons enfin l'occasion de voir à quel point la chute de la confiance des consommateurs et la diminution des dépenses discrétionnaires ont affecté les résultats des mastodontes mondiaux, qu'il s'agisse de l'ancienne ou de la nouvelle garde", souligne la société AJ Bell dans une note.

À Paris, le CAC 40 est stable à 7.032,09 à 12h23 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,27% et à Londres, le FTSE perd 0,22%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 0,27%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,17% et le Stoxx 600 de 0,3%.

En zone euro, les premiers résultats des enquêtes PMI de S&P Global montrent un retour inattendu de l'activité en zone de croissance en janvier, de quoi alimenter les espoirs d'un ralentissement économique moins sévère mais aussi de conforter la stratégie de resserrement monétaire de la BCE.

"Pour la BCE, cela devrait sceller la décision pour une hausse de taux de 50 points de base la semaine prochaine", ont déclaré les économistes d'ING dans une note.

Christine Lagarde, la présidente de l'institution, a déclaré lundi soir que les taux d'intérêt devraient encore "augmenter sensiblement à un rythme régulier pour atteindre des niveaux suffisamment restrictifs et rester à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire" afin de ralentir l'inflation, encore bien trop élevée.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans les transactions en avant-Bourse, 3M perdait 2,5% après la publication d'un bénéfice trimestriel en baisse et General Electric cèdait 2,6%, le conglomérat industriel prévoyant un bénéfice ajusté inférieur aux attentes pour 2023.

L'action Johnson & Johnson était indiquée en hausse de 2,2%, le géant pharmaceutique s'attendant à un bénéfice annuel au-dessus des attentes des analystes grâce à la demande et la reprise de son activité d'équipements médicaux.

En Europe, Dassault Aviation recule de 3,68%, pénalisé par l'abaissement du conseil d'Exane BNP Paribas à "neutre".

Swatch Group prend 1,24%, le groupe d'horlogerie se disant optimiste sur la reprise du marché chinois après une hausse de ses ventes globales de 2,5% en 2022.

Le conglomérat britannique AB Foods, propriétaire de Primark, lâche 1,87% après avoir averti que les facteurs économiques défavorables pourraient impacter les dépenses de consommation en 2023.

TAUX

Sur les marchés obligataires, les rendements des bons du Trésor américain cèdent un peu de terrain face à la perspective d'une modération du resserrement monétaire de la Fed : celui du deux ans, le plus sensible aux anticipations d'évolution des taux directeurs, perd deux points de base à 4,2188% et le dix ans recule dans les mêmes proportions sous 3,5%.

Le marché européen est relativement stable, avec un recul de moins d'un point de base pour le dix ans allemand, à 2,188%.

CHANGES

Le dollar se déprécie de 0,06% face à un panier de devises de référence et l'euro est inchangé à 1,0867 dollar.

La livre sterling perd près de 0,5% face à l'euro et au dollar, les résultats des PMI au Royaume-Uni ayant montré que l'activité économique s'était encore affaiblie ce mois-ci, pour tomber au plus bas depuis deux ans.

PÉTROLE

Les prix pétroliers varient peu, les inquiétudes sur le ralentissement de l'économie mondiale et l'augmentation prévue des stocks aux Etats-Unis étant compensées par les espoirs d'une reprise de la demande en Chine.

Le Brent gagne 0,19% à 88,36 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,28% à 81,85 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Tangi Salaün)