PARIS (Reuters) - Un rebond est attendu à Wall Street lundi à l'ouverture et les Bourses européennes évoluent également dans le vert à mi-séance, l'appétit pour le risque étant de retour après la pire semaine depuis le début de l'année des indices boursiers sur fond de craintes quant à un relèvement prolongé des taux d'intérêt.Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,44% pour le Dow Jones, de 0,53% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,64% pour le Nasdaq.À Paris, le CAC 40 avance de 1,69% à 7.308,9 points vers 12h20 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,58% et à Londres, le FTSE avance de 0,76%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 1,21%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,93% et le Stoxx 600 de 1,24%.

Les craintes sur les taux d'intérêt sont alimentées par des indicateurs macro-économiquess qui montrent une résistance de l'économie malgré la volonté des banques centrales de freiner la demande, afin de juguler une inflation jugée encore élevée.

Aux Etats-Unis, l'indice des prix PCE, mesure d'inflation privilégiée par la Réserve fédérale américaine (Fed), a même montré une accélération surprise en janvier, selon les données publiées vendredi, ce qui a conduit les marchés monétaires à tabler désormais sur un taux terminal des fonds fédéraux d'environ 5,4% d'ici juillet contre 5,2% auparavant..

Certains économistes, à l'image de Kevin Cummins de la banque NatWest, prévoit que ce taux culminera même à 5,75% et qu'un relèvement de 50 points de base des taux de la Fed en mars est désormais sur la table, alors que la hausse était jusqu'ici attendue à seulement 25 points le mois prochain.

En zone euro, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a répété, dans une interview accordée à The Economic Times, qu'une hausse des taux de 50 points de la banque centrale était à prévoir en mars et qu'elle ferait tout ce qu'il faut pour ramener l'inflation vers son objectif de 2% de manière durable.

Malgré ces mises en garde, les investisseurs semblent pour le moment privilégier des achats à bon compte dans les secteurs européens de l'énergie (+1,46%), des ressources de base (+1,26%), des nouvelles technologies (+1,96%) et de l'automobile (+1,57%), qui figurent parmi les plus importantes hausses du jour.

Ces secteurs, sensibles aux variations sur les taux d'intérêt, ont perdu entre 1,4% et 3,8% la semaine dernière.

VALEURS EN EUROPE

Dans les valeurs individuelles, Worldline (+3,65%), Michelin (+3,12%) et Renault (+3,08%) sont dans le trio de tête du CAC 40 parisien.

A Francfort, la deuxième banque allemande Commerzbank se distingue avec un gain de 4,69% pour son retour dans l'indice Dax, en remplacement du groupe de gaz industriels Linde.

A Londres, AB Foods, propriétaire de Primark, avance de 1,13% à la faveur du relèvement de ses prévisions annuelles, tandis qu'à Stockholm, Hennes & Mauritz s'adjuge 3,59%, permettant à l'indice de la distribution de progresser de 2,01%.

Dans les baisses notables, le groupe néerlandais PostNL chute de 7,81% après une prévision de bénéfice pour cette année inférieure aux attentes du marché.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

TAUX La hausse des marchés d'actions ne se traduit pas par une détente sur l'obligataire: le rendement du Bund à dix ans avance de 3,6 points de base, à 2,56%, et celui à deux ans de 4,4 points, à 3,06%.

Aux Etats-Unis, les rendements de ces deux échéances sont également en hausse, respectivement à 3,95% et 4,83% (+3 points).

CHANGES A la mi-séance des Bourses en Europe, le dollar recule de 0,15% face à un panier de devises de référence après avoir frôlé lundi un sommet de sept semaines dans la perspective d'une poursuite de la hausse des taux aux Etats-Unis. Au moins six responsables de la Fed doivent s'exprimer cette semaine.

Au même moment, l'euro s'affiche à 1,0565 dollar, en hausse de 0,18%, après être tombé lundi à 1,053 dollar, son plus bas niveau depuis le 6 janvier.

La monnaie japonaise se traite jusqu'à 136,55 yens pour un dollar après les propos du probable futur gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, en soutien à la politique ultra-accommodante menée par l'institution.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est volatil lundi après la décision samedi de la Russie de suspendre ses exportations de brut vers la Pologne, le pays ayant livré la veille à l'Ukraine ses premiers chars Leopard. La vigueur du dollar et les craintes d'une récession pèsent toutefois sur les cours pétroliers.

Vers 12h20 GMT, le Brent cède 0,3% à 82,91 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,17% à 76,19 dollars.

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(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Matthieu Protard)

par Claude Chendjou