Londres (awp/afp) - Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca a dévoilé jeudi un bénéfice en forte hausse sur un an, avec un chiffre d'affaires tiré par l'intégration de la biotech Alexion, malgré la perte de vitesse des recettes liées au vaccin contre le Covid-19.

Le bénéfice part du groupe ressort à 3,3 milliards de dollars contre 112 millions un an plus tôt, pour un chiffre d'affaires en hausse de 18,5% à 44,4 milliards.

L'action d'Astrazeneca a clôturé jeudi en hausse de 4,07% à 11.190 pence.

Les ventes ont bénéficié de l'ajout d'Alexion, biotech américaine dont le rachat pour 39 milliards de dollars avait été finalisé en juillet 2021.

En revanche, au quatrième trimestre, elles ont pâti d'un déclin des recettes du Vaxzevria, le vaccin contre le Covid-19 du groupe, l'un des tout premiers mis sur le marché au plus fort de la pandémie.

Les bénéfices 2021 avaient souffert de lourdes charges de dépréciation et de restructuration. L'absorption du prix massif du rachat d'Alexion avait plombé les comptes pendant des mois mais l'investissement porte désormais ses fruits.

"2022 a été une année de forte performance pour l'entreprise (...) En 2023, nous attendons une nouvelle année de croissance à deux chiffres à taux de changes constants, hors médicaments contre le Covid-19", a commenté le directeur général Pascal Soriot.

"Nos réussites en recherche et développement et notre hausse de chiffre d'affaires en 2022 démontrent que nous sommes sur la voie pour générer une croissance de ventes en tête du secteur jusqu'en 2025 et au-delà, et AstraZeneca est parti pour lancer au moins 15 nouveaux médicaments d'ici la fin de la décennie", ajoute M. Soriot.

Pour l'année en cours, le groupe prévoit une hausse de 1 à 5% du chiffre d'affaires, freinée par la perte de vitesse des médicaments liés au Covid-19, vaccins ou traitements.

Victoria Scholartop, analyste à Interactive Investor, note que malgré un chiffre d'affaires meilleur qu'attendu par les analystes, le groupe pharmaceutique a "déçu avec sa performance sur plusieurs médicaments clé" en plus d'un déclin des ventes de médicaments liés au covid-19.

Elle souligne toutefois "un solide portefeuille de médicaments en développement" en plus d'autorisations de mise sur le marché en nombre record l'an passé.

En marge de la publication des résultats, M. Soriot a par ailleurs qualifié le taux d'imposition au Royaume-Uni de "décourageant" pour les entreprises, soulignant avoir finalement choisi d'investir 400 millions de dollars en Irlande pour bâtir une usine "dernier cri", au lieu du Royaume-Uni comme initialement prévu.

L'Irlande est un pays de l'Union européenne qui a bâti une large part de sa prospérité des dernières années sur un taux d'imposition bas comparé aux autres pays développés.

Le Royaume-Uni a prévu de son côté une augmentation du taux d'impôt sur les sociétés de 19 à 25% cette année.

afp/rp