MILAN, 11 avril (Reuters) - AstraZeneca n'a pas encore répondu à la mise en demeure que lui a adressée l'Union européenne au sujet des retards de livraison de son vaccin contre le COVID-19, écrit dimanche le Corriere della Sera, ajoutant que le groupe pharmaceutique anglo-suédois n'a pas respecté le délai de réponse prévu au contrat.

"AstraZeneca a enfreint et continue d'enfreindre ses obligations contractuelles sur la production et la livraison des 300 millions de doses initiales prévues pour l'Europe", a déclaré Sandra Gallina, directrice de la Santé et de la sécurité alimentaire de l'UE, dans une lettre au groupe datée du 19 mars que le quotidien a pu consulter.

L'article précise que Bruxelles a demandé à AstraZeneca de "remédier aux ruptures importantes du contrat dans un délai de 20 jours après cette lettre" mais que ce délai a expiré il y a deux jours sans réaction du laboratoire.

AstraZeneca n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire soumise par Reuters.

Un porte-parole de la Commission a confirmé qu'un message écrit avait été adressé au groupe le 19 mars, évoquant une première étape visant à engager un dialogue pour tenter de résoudre le différend entre les deux parties.

"A ce stade, nous attendons encore les éléments nécessaires (...) Nous restons en contact avec AstraZeneca pour assurer la livraison en temps voulu d'un nombre suffisant de doses", a dit le porte-parole à Reuters, sans plus de précision.

Selon le contrat entre l'UE et le groupe pharmaceutique, qui est public, en cas de désaccord, les parties doivent dans un premier temps notifier le problème par lettre puis, après 20 jours, elles "doivent se réunir pour tenter de résoudre le différend par le biais de négociations de bonne foi".

L'UE prévoyait de recevoir 120 millions de doses du vaccin d'AstraZeneca avant la fin du mois de mars mais le groupe n'en a livré que 30,12 millions selon le Corriere della Sera.

"AstraZeneca, le problème, c'est qu'ils n'ont pas été transparents", a déclaré le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, sur RTL et LCI, expliquant que la mise en demeure était "le début d'une procédure juridique possible si le laboratoire ne corrige pas les choses".

(Francesca Landini, avec Kate Abnett à Bruxelles, version française Marc Angrand)