PARIS, 3 décembre (Reuters) - Jean Castex a détaillé jeudi le plan de vaccination de la population française contre le coronavirus en trois phases, avec priorité donnée aux publics les plus fragiles.

"Le déploiement de la vaccination se fera progressivement selon une logique simple: priorité sera donnée aux publics les plus vulnérables au virus et les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie", a dit le Premier ministre lors d'une conférence de presse.

"Nous serons prêts pour les premières vaccinations dès que les vaccins seront disponibles", a-t-il poursuivi, ajoutant que le matériel et les équipements logistiques étaient prêt

Seront d'abord vaccinées les personnes âgées vivant en établissement médico-social, notamment les Ehpad, et les personnels y travaillant quand ils présentent un risque particulier.

Cette phase 1 concernera un million de personnes, "ce qui correspond aux quantités de vaccins qui nous seront livrés qu cours du premier mois", a-t-il dit.

La phase 2 concernera quelque 14 millions de personnes présentant un facteur de risque lié à l'âge ou à une pathologie chronique. Elle devrait commencer en février et s'étendra jusqu'au printemps.

Enfin, la phase 3 sera celle de l'élargissement aux autres tranches de la population et sera mise en oeuvre à partir du printemps.

La vaccination sera gratuite pour tous et le gouvernement a budgété à cette fin 1,5 milliard d'euros dans le budget de la Sécurité sociale pour 2021, a précisé Matignon.

Dans la phase grand public, Jean Castex a émis le souhait que le médecin généraliste soit "au coeur du dispositif".

ALAIN FISCHER, MONSIEUR VACCIN

"La vaccination représente un espoir énorme pour arriver progressivement à contrôler cette pandémie qui a provoqué autant de mort et autant de souffrance dans le monde et en France" , a déclaré l'immunologue Alain Fischer.

""Pour que cette vaccination soit efficace, il faut créer la confiance", a-t-il ajouté.

Médecin et docteur en biochimie, ce spécialiste de génétique, d’immunologie et de pédiatrie, qui est âgé de 71 ans désigné pour conduire ce plan de vaccination.

En début de semaine, la Haute autorité de santé (HAS) a préconisé à l'exécutif une campagne de vaccination en plusieurs phases successives https://www.has-sante.fr/jcms/p_3221237/fr/vaccins-covid-19-quelle-strategie-de-priorisation-a-l-initiation-de-la-campagne, avec une priorité pour les personnes les plus à risque de forme grave et les plus exposées au virus.

Dans la course lancée depuis des mois pour sécuriser l'approvisionnement en doses vaccinales, c'est la Commission européenne qui a négocié au nom des Etats membres avec les firmes pharmaceutiques engagées dans la mise au point d'un produit préventif contre le coronavirus.

Les doses seront ensuite réparties entre les Etats membres en fonction de leur population.

"Un remarquable travail a été conduit au niveau européen", a souligné jeudi Jean Castex, notant que ce système de coordination avait permis d'éviter la logique du "premier arrivé, premier servi".

Dans ce cadre, la France disposera de 200 millions de doses, de quoi vacciner potentiellement 100 millions de personnes, a répété le chef du gouvernement. De quoi disposer d'une certaine marge, la France comptant environ 67 millions d'habitants,

L'Agence européenne du médicament (EMA) examine les demandes d'autorisation de mise sur le marché déposées par Pfizer en association avec la firme allemande BioNTech - dont le vaccin vient d'être autorisé au Royaume-Uni - et par Moderna.

En l'état - les choses sont susceptibles d'évoluer -, le calendrier de l'EMA tend à terminer l'examen du vaccin Pfizer-BioNTech le 29 décembre au plus tard. Pour celui de Moderna, l'EMA dit que son examen s'achèvera d'ici le 12 janvier. (Henri-Pierre André)