BRASILIA (awp/afp) - Le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé vendredi un nouveau report, "d'un ou deux jours", de l'avion devant acheminer d'Inde deux millions de doses de vaccins, afin de lancer la campagne de vaccination au Brésil, frappé par une violente deuxième vague épidémique.

Selon M. Bolsonaro, ce nouveau retard est dû aux "pressions politiques" exercées sur le gouvernement du Premier ministre indien Narendra Modi, pour qu'il donne la priorité de la vaccination à ses habitants, qui débutera samedi.

L'Inde "compte 1,3 milliard d'habitants. Il s'est donc résolu - et ce n'était pas notre décision - à retarder d'un ou deux jours [le vol], jusqu'à ce que les gens là-bas commencent à être vaccinés, parce qu'il y a aussi une pression politique d'un côté ou de l'autre", a déclaré M. Bolsonaro dans une interview téléphonique avec TV Band.

"A mon avis, dans deux ou trois jours, notre avion partira et acheminera ces deux millions de doses" du vaccin développé par AstraZeneca/Oxford en partenariat avec la fondation brésilienne Fiocruz et produit à Bombay par le laboratoire Serum.

Le départ d'un Airbus A330 de la compagnie Azul, équipé de conteneurs spéciaux pour assurer le maintien des vaccins à la bonne température, était initialement prévu pour jeudi puis pour vendredi.

Ce vaccin, tout comme le chinois CoronaVac, doit ensuite obtenir l'autorisation d'urgence de l'agence régulatrice Anvisa au Brésil, où la pandémie a déjà fait plus de 208.000 morts.

La pandémie fait des ravages à Manaus, la capitale de l'Etat d'Amazonas, qui a commencé vendredi à transférer des patients dans d'autres Etats, en raison de la surcharge de ses hôpitaux manquant cruellement d'oxygène.

Certains scientifiques estiment qu'il est probable que la situation se soit dégradée à cause de la présence dans la région d'un variant du coronavirus qui pourrait s'avérer plus contagieux, à l'image de ceux qui sont apparus au Royaume-Uni ou en Afrique du Sud.

Le directeur chargé des questions d'urgence sanitaire à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan, a averti ce vendredi que "si ça continue comme ça, nous allons voir une vague encore plus forte que la vague catastrophique d'avril-mai dans l'Amazonas et en particulier à Manaus".

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