New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé peu après une ouverture dans le vert lundi, surveillant toujours le redémarrage progressif de l'économie aux Etats-Unis à l'entame d'une semaine ponctuée par une réunion de la Banque centrale américaine (Fed).

Vers 14H10 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, prenait 0,83% à 27.335,48 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 0,23% à 9.791,79 points, se repliant un peu après avoir démarré en petite hausse et atteint un nouveau record en cours de séance (9.847,16 points).

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, gagnait, lui, 0,24% à 3.201,56 points.

Wall Street avait déjà terminé vendredi sur une note positive une semaine de forte progression, vivement stimulée par l'annonce d'une baisse surprise du taux du chômage en mai aux Etats-Unis: le Dow Jones avait enregistré une hausse hebdomadaire de 6,8%, le Nasdaq de 3,4% et le S&P 500 de 4,9%.

Les investisseurs étaient encore sensibles lundi aux nouveaux signes de la reprise, comme à New York qui entre cette semaine dans la phase 1 de son plan de réouverture.

Cette dernière autorise les entreprises du bâtiment et les usines de la capitale économique américaine à reprendre le travail. Les commerces de détail seront aussi autorisés à rouvrir sous une forme restreinte.

Les entreprises ayant le plus à gagner d'un retour à la normale étaient en forte hausse lundi, à l'instar des compagnies aériennes United Airlines (+8,35%), American Airlines (+ 6,55%) ou Delta (+6,15%) et du constructeur aéronautique Boeing (+11,96%).

Le loueur de voitures Hertz s'envolait de 36% malgré le fait qu'il ait déposé le bilan récemment.

Révisions à la hausse?

Les investisseurs attendent surtout cette semaine la réunion mardi et mercredi du Comité de politique monétaire de la Fed, ses nouvelles projections économiques et la conférence de presse de son président Jerome Powell.

"On ne s'attend pas à l'annonce d'un changement de trajectoire mais on surveillera ce que la Fed pense des conditions économiques et tout indice sur ses éventuelles prochaines mesures", relèvent les analystes de Daiwa Capital Markets.

Les injections massives de liquidité de la Fed sur les marchés depuis le début de la pandémie et les facilités qu'elle a accordées aux entreprises ont largement participé à la hausse des indices depuis mi-mars.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait légèrement, à 0,8835% contre 0,8951% vendredi à la clôture.

Parmi les autres valeurs du jour, les majors pétroliers ExxonMobil et Chevron prenaient respectivement 3,15% et 1,69% alors des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés ont décidé samedi de continuer à réduire drastiquement leur production en juillet, comme en mai et juin, pour soutenir les cours de l'or noir.

La société de biotechnologies Gilead s'appréciait de 0,73% alors que selon l'agence Bloomberg, le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca a approché son concurrent américain en vue d'une méga-fusion qui leur permettrait notamment d'unir leurs forces dans la lutte contre le Covid-19.

Avec la montée récente des indices, le rapport entre le prix des actions et les profits des entreprises, un indicateur clé pour les acteurs du marché, a beaucoup grimpé.

"Au cours des 11 dernières semaines, le S&P 500 s'est envolé de 43%, poussant le ratio prix/bénéfices anticipés sur les douze prochains mois au-dessus du seuil des 25", remarque Sam Stovall du cabinet CFRA. "La dernière fois que le marché a évolué à ce niveau, c'était dans les premiers mois de la chute des indices en 2000-2002", rappelle l'expert.

"Peut-être le marché prévient-il simplement les investisseurs qu'on devrait s'attendre à une salve de révisions à la hausse des prévisions des entreprises en raison de l'amélioration rapide de la situation économique".

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