GENES, 18 août (Reuters) - Les dirigeants d'Autostrade, société concessionnaire de l'autorouté A10 sur laquelle se trouvait le viaduc qui s'est effondré à Gênes mardi, ont annoncé samedi la constitution d'un fonds pour les familles des victimes et la mobilisation de 500 millions d'euros d'aide à la cité portuaire.

Une portion d'environ 200 mètres du viaduc autoroutier Morandi enjambant Gênes s'est effondré mardi en milieu de journée tuant au moins 38 personnes, selon un bilan toujours provisoire.

Le président d'Autostrade Fabio Cerchiai et le directeur général de la société Giovanni Castellucci ont tenu samedi leur première conférence de presse depuis l'accident et ont exprimé leur profonde tristesse et leurs condoléances aux familles des victimes.

Des funérailles nationales étaient organisées samedi et des Italiens ont rendu hommage aux victimes lors d'un office célébré dans le Centre des expositions de Gênes par l'archevêque de la ville, le cardinal Angelo Bagnasco.

Les secours continuent de fouiller des décombres et ont découvert une voiture au cours de la nuit.

Les dirigeants d'Autostrade, qui est une filiale du groupe Atlantia, ont affirmé que tous les ponts du réseau dont ils ont la concession sont sûrs.

Un premier fonds pour les "besoins immédiats", y compris les besoins juridiques, des familles des victimes va être créé et sera administré par la municipalité de Gênes, ont annoncé les patron d'Autostrade.

Un second fonds va être constitué en faveur des habitants qui ont été contraints de quitter leurs habitations pour des conditions de sécurité et qui ne pourront pas retourner chez eux en raison de la démolition du pont et de la construction d'un nouvel édifice.

Les dirigeants d'Autostrade estiment pouvoir ériger un nouveau pont autoroutier dans un délai de huit mois. Près d'un demi-milliard d'euros seront investis pour aider la ville à surmonter la catastrophe et les fonds seront disponibles à partir de lundi.

Concernant les responsabilités liées à la catastrophe, Autostrade a affirmé que la situation était trop complexe et qu'il appartenait à la justice d'établir ce qu'il s'était passé, pour quelles raisons et dans quelles circonstances.

Les deux dirigeants ont jugé que le moment n'était pas opportun de commenter les relations entre leur société et le gouvernement qui a décidé d'engager une procédure de révocation de la concession autoroutière accordée à Autostrade.

(Pierre Sérisier pour le service français)