"Les gens ont envie de voyager cet été", a déclaré Yann Leriche, directeur général de Getlink, lors d'une conférence téléphonique, ajoutant que la levée des restrictions favorise ses volumes.

Le trafic à travers le tunnel sous la Manche de l'entreprise reprend cette année avec la levée des restrictions de voyage liées à la pandémie en Europe.

Le bénéfice semestriel avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) du groupe basé en France a augmenté de 206 % par rapport à l'année précédente pour atteindre 309 millions d'euros (314 millions de dollars), dépassant ainsi le consensus établi par la société qui prévoyait 282 millions.

L'activité de Getlink a subi un coup dur ces dernières années, les restrictions de voyage du COVID-19 ayant pesé sur son activité principale Eurotunnel.

L'opérateur ferroviaire Eurostar, un client clé de Getlink assurant des liaisons à grande vitesse entre Londres, Paris, Bruxelles et Amsterdam, a vu son trafic augmenter de 1 535 % au cours des mois de janvier à juin.

Au début du mois, Getlink a déclaré que son trafic de navettes avait augmenté pour un sixième mois consécutif en juin, les passages de camions et de véhicules de tourisme ayant augmenté par rapport à l'année dernière.

ELECLINK À L'HEURE DE LA PÉNURIE D'ÉNERGIE

La nouvelle unité Eleclink de Getlink, un câble à l'intérieur du tunnel sous la Manche qui permet l'échange d'électricité entre le Royaume-Uni et la France, a contribué à hauteur de 35 millions d'euros de revenus au cours de ses 5 premières semaines d'exploitation, a déclaré la société. Leriche a ajouté que son lancement intervient à un moment "idéal" dans un contexte de pénurie d'énergie.

"Eleclink a été mis en service à un moment où [...] la France a besoin d'énergie", a déclaré le PDG lors de la conférence téléphonique, tandis que le président Jacques Gounon a ajouté : "Nous ne savons pas ce qui va se passer dans le domaine de l'énergie au cours des six prochains mois".

La France est aux prises avec une crise énergétique imminente, car la maintenance imprévue des réacteurs nucléaires du géant de l'énergie EDF exerce une pression supplémentaire sur l'approvisionnement déjà mis à mal par les coupures de gaz russe vers l'Europe.

"Ils vont générer une quantité importante de liquidités à partir de cet actif, au-delà des attentes de tout le monde", a déclaré Charles Maynadier, analyste chez Kempen, à Reuters dans un e-mail vendredi, en faisant référence à Eleclink. Les analystes de BofA avaient quant à eux déclaré dans une obligation que le projet devrait bénéficier de la volatilité des prix de l'électricité.

Getlink n'a cependant toujours pas fourni de prévisions pour l'année complète du groupe, citant l'incertitude persistante liée à la situation géopolitique et à la pandémie.

(1 $ = 0,9835 euros)