Paris (awp/afp) - Le géant informatique français Atos a vu son cours bondir de 20% lundi à la suite d'informations des Échos concernant un intérêt d'Airbus pour ses activités de cybersécurité.

L'action a clôturé à 10,82 euros (+20,01%), enregistrant la plus forte progression de la journée sur le marché parisien (SBF 120).

Selon les Echos, Airbus est "en discussion préliminaires avec Atos" pour reprendre une petite partie du capital d'Evidian, la société qu'Atos doit créer pour abriter ses activités en forte croissance, de cybersécurité, de serveurs haute performance et de conseil en numérisation.

Contactés par l'AFP, Atos et Airbus se sont refusés à tout commentaire sur d'éventuelles négociations entre les deux groupes.

Atos a toutefois rappelé qu'il avait engagé "des discussions exploratoires avec de potentiels futurs actionnaires minoritaires" d'Evidian.

Atos, ex-fleuron des services informatiques français avec plus de 110.000 salariés, a connu une vertigineuse chute boursière depuis plus de deux ans, avec une baisse de son action d'environ 80% et de médiocres performances commerciales.

Le groupe espère enrayer son déclin en se scindant en deux, Evidian reprenant les activités en forte croissance, et la maison mère Atos conservant les activités traditionnelles d'infogérance.

Selon le plan du groupe, Evidian doit être cotée en Bourse au deuxième semestre 2023.

Plusieurs autres groupes sont également réputés lorgner sur les activités du périmètre de la future Evidian, dont Thales et Orange.

Le groupe de conseil informatique Onepoint (3.000 salariés) a également fait en septembre une proposition de reprise d'Evidian, qui a été rejetée "à l'unanimité" par le conseil d'administration d'Atos.

La proposition donnait à Evidian une valeur d'entreprise de 4,2 milliards d'euros.

Atos a achevé en décembre la consultation de son comité européen d'entreprise, qui a rendu un avis négatif sur le projet de scission.

En France, le comité social et économique central a lancé une procédure en référé devant le tribunal judiciaire de Pontoise pour obtenir plus d'informations de la direction d'Atos sur les modalités du plan de scission.

La décision doit être rendue en janvier. Si le tribunal faisait droit à la demande du CSE, la procédure de consultation des instances représentatives s'en trouverait d'autant retardée.

"Le projet qui nous a été présenté est un projet purement financier", a expliqué à l'AFP le secrétaire du comité social économique, Jérôme Loriot.

Les élus du CSE voudraient mieux comprendre notamment comment les grands contrats actuels d'Atos seront répartis entre les deux futures entités, pour mieux mesurer les conséquences opérationnelles de la scission, a-t-il indiqué.

afp/rp