Atomisé

Les investisseurs continuent à se faire piéger sur les entreprises qui lancent des augmentations de capital hautement dilutives destinées à permettre aux créanciers de limiter leurs pertes. L'enfer boursier est pavé de ces opérations. La dernière en date concerne Atos SE, dont le cours vient de chuter de 65% quatre séances avec le lancement de la recapitalisation du groupe technologique en déconfiture. A l'heure où ces lignes sont écrites, l'action cote 0,21 EUR, contre 0,6532 EUR la semaine dernière. Le DPS détaché et coté dans le cadre de l'opération a pris le même chemin. Les actions nouvelles sont proposées à 0,0037 EUR pièce.

Rappel : ces dossiers sont des pièges, qui ne peuvent être envisagés autrement qu'en spéculation ultra court-termiste.

Autre illustration avec Emeis, l'ancien Orpea, dont le cours évolue autour de 6 EUR actuellement. Les optimistes objecteront qu'il a progressé de 13% en un mois. Les pragmatiques rappelleront qu'il a perdu 63% cette année après avoir perdu plus de 90% en 2022 et en 2023. Ils rappelleront aussi que le titre a fait l'objet d'un regroupement d'actions à raison de 1000 anciennes pour 1 nouvelle au début de l'année. Sans cela, le cours serait nettement moins présentable : 0,006 EUR environ.

Penny

Le mémo pour GW Bush

Extrait de la dernière étude de Panmure Liberum baptisée dans une traduction qui n'engage que moi "Géopolitique 2025, les Autocrates sont en train de gagner".  Il s'agit de la reproduction d'un mémo reçu par George W. Bush cinq mois avait les attentats du 11 septembre 2021. Commentaire de Panmure Liberum : "Nous ne pouvons insister suffisamment sur les leçons intemporelles contenues dans ce mémo… Notre objectif dans cette perspective géopolitique n'est pas de prévoir les événements géopolitiques des 12 prochains mois ou même des cinq ou dix années à venir. Le mieux que nous puissions faire est de préparer les investisseurs à un avenir où les événements géopolitiques continueront d'avoir une influence significative sur les marchés financiers. Nous savons pertinemment que l'histoire a une façon de nous humilier en faisant en sorte que de nombreux événements que nous attendons ne se matérialisent jamais et que certains événements imprévus changent le cours de l'histoire."

Voici le contenu du fameux mémo, titré "Réflexions pour l'examen quadriennal de la défense de 2001" :

  • Si vous aviez été un décideur en matière de sécurité dans la plus grande puissance mondiale en 1900, vous auriez été Britannique, observant avec méfiance votre vieil ennemi, la France.
  • En 1910, vous seriez allié avec la France et votre ennemi serait l'Allemagne.
  • En 1920, la Première Guerre mondiale aurait été menée et gagnée, et vous seriez engagé dans une course aux armements navals avec vos anciens alliés, les États-Unis et le Japon.
  • En 1930, des traités de limitation des armements navals seraient en vigueur, la Grande Dépression serait en cours, et la norme de planification de la défense serait "pas de guerre pendant dix ans".
  • Neuf ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale aurait commencé.
  • En 1950, la Grande-Bretagne ne serait plus la plus grande puissance mondiale, l'ère atomique aurait commencé, et une "action de police" serait en cours en Corée.
  • Dix ans plus tard, l'accent politique serait mis sur le "gap des missiles", le paradigme stratégique passant de la riposte massive à une réponse flexible, et peu de gens auraient entendu parler du Vietnam.
  • En 1970, le sommet de notre implication au Vietnam serait passé, nous entamerions la détente avec les Soviétiques, et nous consacrerions le Shah comme notre protégé dans la région du Golfe.
  • En 1980, les Soviétiques seraient en Afghanistan, l'Iran serait en pleine révolution, on parlerait de nos "forces creuses" et d'une "fenêtre de vulnérabilité", et les États-Unis seraient la plus grande nation créancière que le monde ait jamais vue.
  • En 1990, l'Union soviétique serait à un an de sa dissolution, les forces américaines dans le désert seraient sur le point de montrer qu'elles n'étaient en rien creuses, les États-Unis seraient devenus la plus grande nation débitrice que le monde ait jamais connue, et presque personne n'aurait entendu parler de l'internet.
  • Dix ans plus tard, Varsovie serait la capitale d'une nation membre de l'OTAN, les menaces asymétriques transcenderaient la géographie, et les révolutions parallèles de l'information, des biotechnologies, de la robotique, de la nanotechnologie et des sources d'énergie à haute densité annonceraient des changements presque au-delà des prévisions.
  • Tout cela pour dire que je ne suis pas sûr de ce à quoi ressemblera 2010, mais je suis sûr que ce sera très différent de ce que nous attendons, nous devrions donc planifier en conséquence.