Paris (awp/afp) - Le nouveau directeur général du spécialiste des paiements français Worldline, Pierre-Antoine Vacheron, a dressé jeudi un tableau assez sombre de la situation de l'entreprise devant ses actionnaires réunis en Assemblée générale.
"L'entreprise a bien sûr été fragilisée par les difficultés des dernières années, l'accumulation des projets d'intégration dans l'activité des services aux commerçants, les pertes de clients stratégiques dans l'activité de service aux institutions financières, les difficultés avec les régulateurs, et les implications du plan +Power24+ (plan stratégique comprenant des réductions d'effectifs initié par son prédécesseur Gilles Grapinet, NDLR) qui partait d'une bonne intention mais qui s'est traduit par des pertes de compétences problématiques par endroits", a expliqué le dirigeant, aux manettes de la société depuis le début de l'année.
Il s'est donné comme objectif de "remettre l'entreprise sur les rails d'une croissance créatrice de valeur, notamment pour les actionnaires". Une "rupture" est "requise par la situation", a-t-il précisé.
Worldline est un maillon essentiel de la chaîne des paiements et se rémunère en commissions sur ceux de ses clients, des marchands physiques et en ligne.
La société a connu de nombreuses difficultés depuis un an et demi: pannes, dégringolade en Bourse, sortie du CAC 40, comptes dans le rouge, plan de départs...
L'action de Worldline a touché très récemment, le 19 mai, son plus bas historique, à 4,69 euros. Elle évolue depuis aux alentours de 5 euros, très loin des sommets de l'été 2021, à plus de 85 euros.
Le niveau du cours de Bourse est "évidemment regrettable", a reconnu M. Vacheron.
Pour sortir de l'ornière, le directeur général a évoqué une "rationalisation du portefeuille d'activité", augurant de cessions de filiales à venir, et l'accent mis sur les petits clients marchands, plus rentables pour le spécialiste des paiements.
"Nous avons une base qui est solide (...) mais beaucoup est à faire pour remettre l'entreprise sur de bons rails", a-t-il déclaré, évoquant lors du temps d'échange avec les actionnaires une période pouvant aller jusqu'à deux ans pour "stabiliser" l'entreprise et "digérer l'ensemble des acquisitions qui ont été faites".
M. Vacheron précisera les objectifs financiers de Worldline fin juillet, lors de la présentation des résultats du premier semestre.
Le spectre d'Atos, ex-maison mère de Worldline plombée par une dette brute colossale, planait par ailleurs dans la salle et a occasionné plusieurs questions d'actionnaires.
afp/rp