PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse lundi et les Bourses européennes évoluent également dans le vert à mi-séance, la tendance positive étant à nouveau soutenue par l'espoir d'une accalmie dans la remontée des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), tandis que la publication des résultats trimestriels des entreprises se poursuit. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,75% pour le Dow Jones, de 0,76% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,51% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 prend 1,83% à 6.145,72 vers 12h10 GMT. À Francfort, le Dax avance de 1,76% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,59%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 1,6%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,73% et le Stoxx 600 de 1,63%.

Alors que la Fed doit se réunir la semaine prochaine, le Wall Street Journal a rapporté vendredi que la banque centrale américaine pourrait débattre en novembre d'une hausse moins importante des taux en décembre.

Les investisseurs s'attendent toujours à ce que la Fed relève ses taux de 75 points de base le 2 novembre, puis d'une même ampleur en décembre, mais la probabilité d'une telle hausse pour le dernier mois de l'année a sensiblement reflué, selon le baromètre FedWatch, qui voit le coût du crédit culminer désormais à 4,87% contre plus de 5% au début de la semaine dernière.

Outre la Fed, les décisions de la Banque centrale européenne sont attendues jeudi, celles de la Banque du Canada mercredi et celles de la Banque du Japon vendredi, ce qui pourrait conduire le marché à observer une certaine prudence.

"Même si le fait que les responsables de la Fed ont commencé à montrer un horizon vers la fin de la hausse des taux est encourageant, une telle pause restera conditionnée à une baisse de l'inflation et à un ralentissement du marché du travail. Cela n'a pas encore été observé dans les données", a prévenu Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS Global Wealth Management, mettant en garde contre une éventuelle déception sur le caractère durable du rebond actuel.

Côté statistiques économiques, l'activité du secteur privé en zone euro a subi en octobre sa plus forte contraction depuis près de deux ans avec un indice PMI composite en repli à 47,1 en première estimation après 48,1 en septembre.

Au Royaume-Uni, l'activité économique dans le secteur privé est restée également en contraction en octobre, l'indice PMI composite étant ressorti à 47,2, au plus bas depuis 21 mois, alors que la crise politique que traverse le pays exacerbe les inquiétudes concernant l'inflation et la hausse des taux d'intérêt.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

En Europe, l'appétit pour le risque profite en premier lieu au compartiment des services aux collectivités (+2,97%) alors que pratiquement tous les secteurs évoluent dans le vert.

Dans l'actualité des entreprises, Atos avance de 1,72% à la faveur de marques d'intérêt pour son activité Tech Foundations.

Imerys (+5,36%), lui, est tiré par l'annonce du lancement d'un projet d'exploitation du lithium à Beauvoir (Allier) dont il espère devenir "un acteur majeur" du secteur en Europe.

Le groupe chimique belge Solvay prend 2,61% grâce au relèvement de ses prévisions annuelles.

Credit Suisse gagne 2% après avoir accepté de régler 238 millions d'euros pour solder un dossier d'évasion fiscale.

Côté baisse, certaines sociétés exposées à la Chine sont délaissées après la reconduction du président Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois pour un troisième mandat par un comité dont la vision idéologique pourrait prendre le pas sur la croissance économique. Le groupe néerlandais Prosus chute de 14,07% dans le sillage des sociétés technologiques cotées à Hong Kong, tandis que l'assureur Prudential et la banque HSBC, qui disposent d'importantes activités en Asie, perdent respectivement 7,71% et 1,43%.

TAUX

Les rendements obligataires sont soutenus par l'espoir d'un ralentissement du rythme de la hausse des taux au début de l'année prochaine. Celui du Bund allemand à dix ans abandonne 13 points de base à 2,31% alors qu'il avait atteint vendredi un sommet depuis août 2011 à 2,532% avant les informations du Wall Street Journal.

Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans cède environ cinq points à 4,162% après avoir touché vendredi un pic depuis 2007 à 4,37%.

CHANGES Le dollar avance de 0,25% face aux autres grandes devises, dont l'euro qui reflue de 0,09% à 0,9851 dollar.

La livre sterling progresse légèrement à 1,1315 dollar (+0,12%) alors que l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson s'est retiré de la course à la succession de Liz Truss, laissant le champ libre à l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, désormais favori pour le poste.

La monnaie japonaise est volatile, s'affichant à 148,95 yens pour un dollar, après avoir touché en séance un pic de deux semaines à 145,61, suggérant que Tokyo est intervenu de nouveau sur le marché après une intervention présumée vendredi.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont pénalisés par les statistiques chinoises qui montrent que la demande de brut du pays est restée terne en septembre dans un contexte de restrictions sanitaires.

Le Brent abandonne 0,91% à 92,65 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,32% à 83,93 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou