Paris (awp/afp) - Plusieurs centaines de salariés de la société spécialisée dans les paiements Worldline étaient en grève mardi pour réclamer une revalorisation des salaires, selon les syndicats, dont une vingtaine devant le siège parisien de l'entreprise, a pu constater l'AFP.

"Il y a un sentiment de fort déclassement, au niveau salarial, au niveau des conditions de travail, au niveau des avantages", explique devant le siège du groupe, dans le quartier d'affaires de La Défense, le syndicaliste de CFTC Michel-Hugues Michel.

Les syndicats de Worldline dénombraient peu avant midi 340 salariés grévistes à travers les différents sites du groupe en France, sur un total de 4.000 salariés. Ils revendiquaient également un peu plus de 1.000 signatures à une pétition reprenant leurs principales revendications.

Cette journée fait suite à quatre demi-journées de grève les 6, 13, 20 septembre et 4 octobre. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) tenues dans la foulée n'ont pas permis à la société et aux syndicats de trouver un accord.

L'intersyndicale de l'ancienne filiale d'Atos demande notamment une augmentation générale de 175 euros bruts par mois l'an prochain (soit un total de 2.275 euros sur 13 mois) pour les salaires inférieurs à 45.000 euros bruts par an ainsi qu'une "plus juste redistribution de la copieuse marge réalisée par l'entreprise (25% en 2021) via une prime palliant l'absence d'accord d'intéressement", selon un communiqué transmis à l'AFP.

Il s'agit du premier mouvement de grève dans l'entreprise depuis 12 ans.

La grève est par ailleurs reconductible le vendredi 25 novembre, jour du Black Friday, une journée de soldes très importante pour le e-commerce et les clients de Worldline.

D'ici là, Alain Gicquel, de la CGT, demande "un minimum de négociations et pas des choses à sens unique qui sont complètement hors des clous".

Sollicitée par l'AFP, la direction de Worldline France se dit "soucieuse de maintenir un dialogue social de qualité dans l'entreprise et échange avec les organisations syndicales sur des mesures ciblées pour répondre à leurs revendications".

Elle insiste par ailleurs sur le maintien des "équilibres économiques de l'entreprise dans le contexte macroéconomique actuel incertain".

Lundi, Worldline annonçait le rachat de certaines activités de la banque italienne Banco Desio pour un montant d'environ 100 millions d'euros.

afp/rp