Les conclusions de l'enquête de la Commission royale mise en place par le gouvernement ont ébranlé les investisseurs et provoqué la colère du grand public, faisant chuter les cours de Bourse des sociétés du secteur et entraînant même des bouleversements au sein du conseil d'administration ou de la direction de certains établissements.

S'exprimant devant une commission parlementaire économique à Canberra, Philip Lowe a déclaré suivre les audiences de la Commission royale "très attentivement".

"Je dois dire que j'ai été incroyablement déçu et, dans de nombreux de cas, consterné par les conclusions de la Commission royale", a dit le gouverneur la Banque de Réserve d'Australie (RBA) .

"La confiance entre les institutions financières et la communauté a été mise à mal", a-t-il ajouté.

Parmi les techniques commerciales jugées contestables, les banques incitent par exemple fortement les courtiers immobiliers à recommander aux clients des prêts plus importants que ceux dont ils ont réellement besoin.

Les crédits immobiliers sont les produits les plus lucratifs des banques australiennes. Les quatre premières - Commonwealth Bank of Australia (CBA), Australia and New Zealand Banking Group, National Australia NAB.AX et Westpac Banking - détiennent 80% du marché local des crédits immobiliers évalué à 1.700 milliards de dollars australiens (1.082 milliards d'euros).

Selon la Commission royale, la Commonwealth Bank of Australia, dont la réputation a été la plus entachée par l'enquête, a notamment prélevé des frais de conseil concernant des pensions de retraite sur des comptes ayant appartenu à des personnes décédées

Elle est également jugée coupables de contrôles de conformité inappropriés dans sa gestion de fonds de retraite.

La CBA a reconnu lors de différentes auditions auprès de la Commission royale qu'elle avait prélevé à tort des frais sur des comptes de personnes décédées et qu'elle avait par erreur facturé deux fois des intérêts à des milliers de clients.

Les établissements bancaires sont aussi accusés d'avoir privilégié régulièrement leurs propres produits au détriment des besoins réels du client.

Les salariés des banques sont par ailleurs rétribués lorsqu'ils amènent des clients à souscrire des services sans se soucier des intérêts de ces derniers.

Dénonçant des comportements prédateurs, Philip Lowe estime que ces problèmes doivent être traités en priorité absolue.

(Avec Wayne Cole; Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)

par Swati Pandey