Les révélations de la "commission royale" sur les manquements du secteur financier australien ont terni la réputation de quelques-unes des plus grandes banques du pays, faisant plonger le cours de leurs actions.

Si le rapport provisoire du commissaire Kenneth Hayne est sévère dans son évaluation des normes éthiques et de gouvernance du secteur, de nombreux investisseurs s'attendaient à pire. Leur soulagement s'est traduit par une hausse de 1,2% de l'indice des valeurs financières à la Bourse de Sydney, dont l'indice vedette a pris 0,43%.

"Même si le fait d'exercer ses activités d'une certaine manière créait un désavantage réel ou possible pour les clients, les banques ne modifieraient pas cette manière de procéder si des changements unilatéraux entraînaient un désavantage concurrentiel important", est-il écrit dans ce rapport.

Les quatre grandes banques australiennes seront interrogées sur ce rapport par une commission parlementaire en octobre.

La commission d'enquête doit rendre son rapport définitif en février.

Ces quatre grandes banques, Commonwealth Bank of Australia, Westpac Banking, Australia and New Zealand Banking Group, National Australia Bank, ont fait l'objet d'un examen minutieux lors d'auditions organisées cette année. Le gestionnaire de fortune AMP est également dans le collimateur.

Le rapport intérimaire ne propose pas de réformes législatives spécifiques. Le secteur doit maintenant attendre le rapport définitif, qui pourrait recommander une réforme réglementaire majeure pour les banques, les conseillers financiers, les fonds de pension et les assureurs, ainsi que des poursuites civiles et pénales.

"Le rapport intérimaire n'a fait aucune recommandation et le marché aura été rassuré. Le rapport final sera essentiel", dit Richard Coles, analyste chez Morgans.

En près de 60 jours d'auditions publiques depuis février, les enquêteurs ont été alertés sur des cas de corruption, de fraude, de frais excessifs et de tromperie dans tout le secteur.

Ce rapport provisoire montre la nécessité pour l'Australian Securities and Investments Commission (Asic), l'autorité australienne de régulation financière, de faire davantage pour s'attaquer aux manquements dans le secteur, estime le ministre australien des Finances, Josh Frydenberg.

(Tom Westbrook et Colin Packham; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Tom Westbrook et Colin Packham