Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de 0,08% pour le Dow Jones, tandis que le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq sont indiqués quasiment stables.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,06% à 6.365,6 points vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,04%. A Londres, le FTSE recule de 0,5%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 grappille 0,01% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,1%. Le Stoxx 600, dans le rouge depuis la clôture de vendredi dernier, grignote pour l'instant 0,06%, tentant d'éviter une quatrième séance d'affilée de baisse.

Les valeurs défensives soutiennent la tendance en Europe alors que la crise du gaz pèse sur les autres secteurs. Le prix du gaz, qui a atteint lundi un niveau record à 292,5 euros le mégawattheure, se négocie mercredi à 280,5 alors que l'arrêt pour trois jours pour maintenance du gazoduc Nord Stream 1 fait craindre une suspension plus longue dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Le cours du gaz a bondi de près de 40% depuis le début du mois et a pratiquement quadruplé depuis le début de l'année. Son envolée réduit les espoirs d'une baisse de l'inflation en Europe au point que les marchés financiers s'attendent désormais à une poursuite de la hausse des prix, à une accélération de la remontée des taux d'intérêt et une dégradation supplémentaire de la situation économique.

Alors que les derniers indicateurs macroéconomiques ont confirmé le risque de récession aux Etats-Unis et en Europe, les investisseurs ont le regard tourné vers Jackson Hole, où Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), doit prononcer un discours vendredi.

"Il y a eu un important rally des actions dans le monde récemment, tiré par les Etats-Unis qui ont entraîné dans leur sillage l'Europe, mais les perspectives en Europe restent très difficiles", observe Graham Secker, stratège actions européennes chez Morgan Stanley. "Alors que Jackson Hole approche, le marché commence à réévaluer ce rally, estimant que la Fed devrait rester hawkish (plus restrictive), ce qui se traduit par des prises de bénéfices", ajoute-t-il.

Sur le Stoxx 600 paneuropéen, les compartiments défensifs comme ceux de l'alimentation et des boissons (+0,4%) et celui de la santé (+0,61%) figurent parmi les plus fortes progressions. A l'inverse, les replis les plus marqués sont à l'actif des secteurs cycliques comme ceux des matières premières (-1,33%), de la distribution (-0,44%) et des banques (-0,74%).

Sur le CAC 40, ArcelorMittal abandonne 1,88% et Crédit agricole 1,25%.

Ailleurs en Europe, le groupe britannique de conseil en technologies de l'information Aveva bondit de 28,19% après la confirmation par Schneider (+0,31%) d'une possible offre sur le solde du capital qu'il ne détient pas encore.

Le groupe suisse de luxe Richemont gagne 2,5% après avoir annoncé la vente d'un peu plus de la majorité du capital de Yoox Net-a-Porter.

Taux

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a touché un plus haut de huit semaines à 1,384%, en raison des inquiétudes sur l'inflation alors que le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) sera publié jeudi.

Les marchés monétaires tablent actuellement sur un relèvement de 50 points de base des taux de la BCE le mois prochain et une hausse au total d'environ 200 points d'ici septembre 2023.

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, qui a atteint mardi son plus haut niveau depuis plus d'un mois, est quasiment stable mercredi, à 3,048%.

Changes

Le dollar repart à la hausse (+0,22%) mercredi face aux autres grandes devises, regagnant une partie du terrain perdu mardi après des indicateurs décevants sur l'activité et l'immobilier aux Etats-Unis.

L'euro recule encore de 0,38% face au billet vert à 0,9929 en raison notamment de la crise du gaz.

"Il est très difficile pour le marché de faire remonter l'euro au-dessus de la parité (avec le dollar)", note Simon Harvey, responsable devises chez Monex Europe, évoquant les problèmes d'approvisionnement énergétique de l'Europe et les anticipations d'une politique plus restrictive de la Fed.

Pétrole

Les cours pétroliers continuent de profiter des déclarations de l'Arabie saoudite selon lesquelles l'Opep+ pourrait baisser sa production face au récent recul des prix du brut.

Le baril de Brent remonte nettement au-dessus de la barre des 100 dollars à 101,14 (+0,92%), tandis que celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se traite à 94,61 dollars (+0,93%).

 

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou