PARIS, 10 juin (Reuters) - L'assureur Axa a
annoncé jeudi avoir proposé une solution amiable à ses 15.000
clients restaurateurs en France qui réclamaient un dédommagement
en raison de la fermeture de leurs établissements durant la
pandémie de COVID-19.
Le groupe va proposer une enveloppe d'environ 300 millions
d'euros, précise-t-il dans un communiqué.
Cette solution amiable concerne les restaurateurs détenteurs
d’un contrat perte d’exploitation sans dommages et vise à
couvrir une somme équivalente à 15% du chiffre d’affaires de
l’activité restauration sur la période des mesures
administratives d’interdiction d’accueillir du public des 14
mars 2020 et 29 octobre 2020, ajoute l'assureur.
Le groupe a fait l'objet d'actions en justice de la part de
nombreux restaurateurs contestant le refus de l'assureur de les
indemniser, Axa mettant en avant une clause d’exclusion de
garantie.
En février, l'assureur a été condamné en appel à indemniser
un restaurateur marseillais des pertes d’exploitation subies en
raison des mesures de confinement.
Avec cette solution amiable, le groupe souhaite aujourd'hui
mettre un terme à "l'incertitude judiciaire actuelle",
explique-t-il dans un communiqué.
"Cette situation ne profite à personne", a déclaré le DG
d'Axa France, Patrick Cohen, lors d'une conférence téléphonique.
"Soit nous attendons que les tribunaux tranchent le débat,
ça va prendre beaucoup d'énergie (...), soit on cherche un
terrain d'entente (...) Voilà la logique de ce que nous avons
annoncé."
Le coût de ce règlement, après impôt et après réassurance,
devrait être compensé par des développements favorables en 2021,
liés à la crise du Covid-19, en France et en Europe, a précisé
le groupe dans son communiqué.
"Ces 15.000 restaurateurs sont ceux que le SDI a appelés à
agir en justice contre Axa. Nous attendons de connaître
précisément le mode de répartition et le calendrier de versement
de cette transaction", a réagi le Syndicat des Indépendants et
des TPE dans un communiqué.
"Il n'est pas certain que les restaurateurs concernés
n'aient pas tout intérêt, au vu des dettes accumulées qui pour
beaucoup dépassent les 20.000 euros, de porter la défense de
leurs intérêts en justice."
(Hayat Gazzane, Sarah White, Jean-Stéphane Brosse, édité par
Blandine Hénault)