Paris (awp/afp) - Les entreprises dans le monde ont de nouveau versé un niveau record de dividendes à leurs actionnaires au cours du deuxième trimestre 2024, notamment dans le secteur des banques, qui ont bénéficié de la hausse des taux d'intérêt, indique un rapport publié mardi.

Selon le rapport du gestionnaire d'actifs Janus Henderson, les dividendes reversés aux actionnaires ont atteint un montant total de 606,1 milliards de dollars au deuxième trimestre dans le monde, en hausse de 5,8%, par rapport à la même période l'année dernière.

Sur la période, les banques ont été à l'origine d'un tiers de la croissance des dividendes, dans un environnement où 92% des entreprises du globe ont réussi à augmenter ou à maintenir leurs dividendes.

En Europe, c'est même "plus de la moitié de la croissance des dividendes" qui "proviennent des banques, qui ont bénéficié de la hausse des taux d'intérêt", détaille le document du gestionnaire d'actifs.

Dans cet univers, "l'Europe domine le deuxième trimestre et a enregistré des versements" à un niveau historique, en hausse de 7,7% par rapport à l'année précédente, "avec des montants record en France, en Italie, en Suisse et en Espagne", souligne le rapport.

Exprimées en dollar, pour faciliter les comparaisons mondiales, les sommes reversées aux actionnaires des entreprises européennes ont atteint 204,6 milliards de dollars, du jamais vu sur un trimestre pour le Vieux continent.

Les entreprises françaises et allemandes ont contribué à elles deux à environ la moitié du total de la région.

La France affiche un montant inédit de dividendes reversées de 58,6 milliards de dollars (54,3 milliards d'euros), en hausse de 6,8% au deuxième trimestre, ce qui la place une fois encore en tête des contributeurs européens", commente Charles-Henri Herrmann, directeur du développement France et Benelux de Janus Henderson, cité dans le rapport.

"Les dividendes exceptionnels d'Hermès et d'Airbus" ont permis "d'atteindre de nouveaux sommets" et "Axa et BNP ont apporté la plus grande contribution à la croissance grâce à une forte rentabilité", a-t-il poursuivi.

En Allemagne en revanche, les dividendes ont baissé de 1,2%, cumulant toutefois 47,2 milliards de dollars (43,8 milliards d'euros). La forte baisse des dividendes du géant de la chimie et de la santé Bayer dans le cadre de son plan de réduction de dettes lié à l'acquisition de Monsanto en 2016 a notamment pesé.

Les dividendes helvétiques ont atteint le montant inédit de 27,6 milliards de dollars. Les plus grandes contributions ont été apportées par UBS, Zurich Insurance et Swiss Re. La diète imposée par le logisticien Kühne+Nagel a sérieusement bridé le phénomène.

Aux États-Unis, où les dividendes ont augmenté de 8,6% au deuxième trimestre, les deux cinquièmes de cette croissance sont dus au versement par Meta et Alphabet de leur premier dividende.

afp/jh