PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent jeudi à mi-séance tandis que le dollar et les rendements obligataires grimpent après les déclarations du président de la Réserve fédérale américaine sur la nécessité de poursuivre les hausses de taux face à l'inflation.

Les contrats à terme signalent un repli de 0,5% pour le Dow Jones, de 0,74% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,97% pour le Nasdaq. Tous trois ont déjà fini en forte baisse mercredi.

À Paris, le CAC 40 perd 0,85% à 6.223,36 points vers 11h40 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,18% et à Londres, le FTSE abandonne 0,72%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 1,15%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,1% et le Stoxx 600 de 1,29%.

Jerome Powell a soufflé le chaud et le froid mercredi lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce d'un nouvelle hausse de taux de 75 points de base.

L'éventualité d'un ralentissement de la remontée des taux dès décembre a été dans un premier temps bien accueillie par les investisseurs américains. Mais le sentiment de marché à Wall Street a rapidement été douché lorsque Jerome Powell a déclaré qu'il était "très prématuré" d'envisager une pause dans le resserrement monétaire et que le taux final serait probablement plus élevé qu'estimé précédemment. Les marchés à terme de taux indiquent que le marché juge désormais probable que l'objectif de taux des fonds fédéraux grimpe à 5% ou plus l'année prochaine, contre une fourchette de 4,50% à 4,75% précédemment.

"La Fed est désormais davantage encline à procéder à des hausses de taux plus faibles pendant une période plus longue qu'à opter pour des hausses importantes", a résumé Brian Daingerfield, analyste chez NatWest Markets. "Le cycle de resserrement est officiellement maintenant un marathon, pas un sprint".

Les investisseurs attentent à 12h00 GMT les décisions de la Banque d'Angleterre; elle devrait, sauf surprise, relever son taux directeur de trois quarts de point, ce qui constituerait sa plus forte augmentation depuis 1989.

TAUX

Sur les marchés obligataires, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans amplifie la progression entamée mercredi après les déclarations de Jerome Powell. Il prend près de 13 points de base à 4,1889%, au plus haut depuis le 25 octobre. Le deux ans, plus sensible aux anticipations sur les taux, a inscrit un pic depuis 2007 à 4,739%.

La tendance est similaire en Europe où le rendement du Bund allemand à dix ans monte de dix points de base à 2,244%.

CHANGES

Les déclarations de Jerome Powell favorisent le dollar. Face un panier de devises de référence, le billet vert bondit de 1,47%.

L'euro recule de 0,84% à 0,9735 dollar.

La livre sterling est de son côté orientée à la baisse face au dollar et à la monnaie unique européenne avant les annonces de la BoE.,

VALEURS EN EUROPE

En Bourse, le compartiment technologique (-2,4%) souffre de la remontée des rendements obligataires souverains et de l'annonce par l'américain Qualcomm d'une prévision de chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes.

Plus forte baisse du CAC 40, Legrand chute de 7,59% après des résultats trimestriels jugés peu convaincants. A l'inverse, BNP Paribas (2,37%), la première banque de la zone euro, a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, dopés par ses activités de marché.

L'assureur Axa gagne 2,17% après avoir publié une hausse de son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'année.

A Francfort, BMW concède 5,07%, le constructeur automobile ayant averti que la hausse des prix et celle des taux d'intérêt commenceraient à peser sur ses ventes dans les prochains mois.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont dans le rouge avec la vive progression du dollar et les craintes de ralentissement de la demande en cas de récession économique.

Le Brent perd 1,49% à 94,73 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) lâche 1,72% à 88,45 dollars.

(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga