Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux continuaient d'intégrer lundi les propos du président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell de vendredi, qui a douché l'optimisme des marchés. Un disoours qui a fait fuire les investisseurs des marchés d'actions, mais aussi de ceux de la dette.

Les places boursières souffraient: après la séance de vendredi où les trois indices principaux ont perdu entre 3% et 4%, la Bourse de New York a de nouveau ouvert en baisse. Vers 16h10, le Dow Jones perdait 0,65%, le Nasdaq 0,57% et le S1P 500 0,52%. Idem en Europe où Paris perdait 0,88%, Francfort 0,54%, et Milan 0,48%. A la Bourse suisse, le SMI cédait 0,42% à 16h56. La Bourse de Londres est fermée pour cause de jour férié au Royaume-Uni.

En Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de 2,66%. Sans actualité ou indicateur majeur lundi, les investisseurs continuent de prendre en compte le discours de Jerome Powell vendredi, qui a confirmé que la banque centrale américaine allait "vigoureusement user de ses outils" pour juguler l'inflation.

En conséquence pour les investisseurs, "des risques ne peuvent être pris face à une inflation persistante et un resserrement supplémentaire qui est nécessaire", relate Gilles Moëc, chef économiste d'AXA Investment Managers. Même son de cloche à la Banque centrale européenne (BCE), dont plusieurs membres ont réaffirmé leur détermination à agir pour combattre l'inflation.

"La Fed comme la BCE en font une priorité absolue, même si cela doit s'accompagner d'une récession", complète Laurent Benaroche, gérant de fonds chez Edmond de Rothschild AM.

Sur le marché de la dette, le taux d'intérêt pour l'emprunt à 2 ans américain, le plus sensible à la politique à court terme de la Fed, grimpait de nouveau et restait proche de son plus haut niveau depuis 2007, à 3,43% vers 14H00 GMT. Il était encore nettement plus élevé que le rendement de l'emprunt à 10 ans (3,10%), signe vu comme annonciateur d'une récession.

Les taux d'intérêt allemands progressaient aussi fortement, pour atteindre 1,07% sur le deux ans et 1,49% sur le dix ans. Les actifs les plus risqués, comme le bitcoin, étaient en retrait: la cryptomonnaie perdait près de 8% par rapport à son niveau de jeudi, et s'échangeait autour des 20'000 dollars (20'090 dollars vers 16h00.

L'euro repassait au dessus de la parité avec le dollar, regagnant du terrain grâce à la fermeté affichée par la BCE (+0,53% à 1,0018 dollar pour un euro).

Du côté de l'énergie

Les prix du pétrole avançaient nettement: le baril de WTI pour livraison octobre prenait 2,51% à 95,40 dollars, celui de Brent du mer du Nord à même échéance 2,44% à 103,45 dollars vers 16h05. Le prix du gaz naturel européen chutait de 17%, pour revenir à 281 euros le mégawattheure sur le marché de référence du TTF néerlandais, en lien avec des informations sur le remplissage des réserves de l'Allemagne, selon l'agence Bloomberg.

L'annonce de négociations d'urgence sur l'énergie entre les ministres de l'Energie de l'Union européenne contribuait également à calmer les tensions sur les marchés européens de l'électricité. Le prix de gros de l'électricité pour 2023 en Allemagne baissait de 20%. L'UE prépare "une intervention d'urgence et une réforme structurelle du marché de l'électricité", dont les règles sont mises en cause devant l'envolée actuelle des prix.

SAS replonge

Le titre de la compagnie aérienne suédoise SAS reculait de plus de 14%. Un analyste de DNB Markets a averti dans une note citée par l'agence Bloomberg que le placement, depuis juillet, de l'entreprise sous le régime de protection de la loi américaine sur les faillites, ne devrait pas permettre de remettre ses actions, qui ont perdu 55% depuis le début de l'année, sur de bons rails.

Vendredi, SAS a annoncé une perte nette de 1,84 milliard de couronnes suédoises (environ 170 millions d'euros) entre mai et juillet.

afp/vj