B/E Aerospace a fait savoir dimanche qu'il avait nommé des conseillers pour étudier des options stratégiques comme la cession, la fusion ou la scission du groupe ou de certaines de ses activités.

L'annonce du groupe basé en Floride, qui a repoussé sa journée investisseurs prévue ce lundi, intervient moins de deux semaines après la publication de commandes record grâce à la demande croissante de gros porteurs et s'est dit prêt à de nouvelles acquisitions dans l'aérospatiale.

Interrogé sur un intérêt de Recaro Aircraft Seating pour des activités de B/E Aerospace, le président du directoire du groupe allemand, Mark Hiller, a répondu : "Nous étudions le dossier."

Zodiac Aerospace, plus proche concurrent de B/E dans les sièges d'avions, s'est refusé à tout commentaire. L'action reculait de 1,37% à 24,085 euros à 13h50, donnant une capitalisation de 6,94 milliards d'euros.

"Zodiac ne peut pas être considéré comme un prétendant potentiel, à notre avis", estime Christophe Ménard, analyste chez Kepler Cheuvreux.

"Une acquisition de l'ensemble de B/E ne pourrait être réalisée que par un bien plus gros acteur de l'aérospatiale", note-t-il, soulignant la capitalisation boursière de neuf milliards de dollars du groupe américain.

Zodiac, qui examine en permanence une dizaine d'acquisitions, a une force de frappe d'un milliard d'euros pour une seule opération, avait déclaré le président du directoire du groupe, Olivier Zarrouati, lors de la présentation des résultats annuels de l'équipementier fin avril.

Un rachat de l'activité de sièges rencontrerait de sérieux obstacles sur le plan de la concurrence, Zodiac et B/E contrôlant 70% du marché à eux deux, rappelle Christophe Ménard.

Recaro évalue la part de marché des trois premiers acteurs du marché, lui inclus, à environ 85%. Le reste du secteur des intérieurs de cabines d'avions reste assez fragmenté.

Le groupe allemand, qui n'est pas coté, a publié lundi un chiffre d'affaires de 337 millions d'euros au titre de 2013, et a dit avoir un objectif de 600 millions en 2018 hors acquisitions.

B/E Aerospace, créé en 1987, s'est constitué au fil de plus d'une vingtaine d'acquisitions. En 2008, il a ainsi racheté des activités d'Honeywell pour un milliard de dollars, lui permettant de revendiquer la place de numéro un mondial de la distribution d'attaches pour avions, dans un marché estimé à 4,5 milliards de dollars par an.

Le groupe américain dit avoir mandaté Citigroup pour le conseiller sur sa revue stratégique. Il n'a donné aucun calendrier pour le processus, dont il ne garantit pas qu'il débouchera sur une vente totale ou partielle de ses activités.

(Avec Victoria Bryan à Francfort et Cyril Altmeyer à Paris, édité par Dominique Rodriguez)

par Peter Maushagen et Tim Hepher