Bâle (awp) - Les résultats semestriels de Bâloise montrent que le groupe d'assurances a été plus fortement frappé par la pandémie du coronavirus que prévu, les chiffres de la société rhénane se situant largement en-dessous des attentes des analystes interrogés par AWP. Mais la direction se veut confiante pour l'exercice 2020. En Bourse, les investisseurs ne sont pas convaincus.

Le bénéfice net a dévissé de 55% à 177,7 millions de francs suisses (consensus à 202,6 millions), tandis que le volume d'affaires a accusé une chute de 10,4% à 5,39 milliards (consensus à 6,01 milliards).

Mais les résultats de l'année dernière avaient été dopés par des dissolutions de réserves inhabituellement élevées et un effet fiscal unique de près de 130 millions de francs suisses.

Quant au bénéfice opérationnel (Ebit) dans les activités non-vie, il s'est replié de 40% à 135,7 millions de francs suisses en raison des charges de sinistres dues au coronavirus et d'un revenu plus faible des placements.

Dans l'assurance non-vie le volume des primes s'est hissé de près de 7%, à 2,42 milliards de francs suisses, en partie dopé par des acquisitions.

Comme prévu, le volume des primes des affaires vie est retombé de 24%, à 2,17 milliards de francs suisses, suite au retrait d'un concurrent du marché l'année dernière. L'Ebit témoigne ici d'une embellie de près de 24%, à 131,3 millions de francs suisses.

Bâloise explique que le versement du dividende, le rachat d'actions finalisé en mars et l'évaluation moins favorable des valeurs patrimoniales en tout temps réalisables ont généré une baisse des fonds propres à 6,21 milliards de francs suisses, contre 6,72 milliards fin 2019. Le consensus AWP tablait sur 6,49 milliards.

Les coûts liés à la pandémie sont évalués à 200 millions de francs suisses bruts et à 62,6 millions nets, après couverture. La majorité des pertes subies par les PME proviennent des interruptions d'activité générées par les mesures de prévention prises par Berne.

Les pertes ont été entièrement comptabilisées au cours du premier semestre de l'exercice. En outre, les turbulences du mois de mars sur les marchés financiers expliquent la chute de 54,6 millions du résultat lié à la stratégie d'investissement.

Le ratio combiné a sensiblement évolué, passant de 87,4% à 91,1% dans la période sous revue (consensus AWP: 92,8%).

S'exprimant sur les perspectives du groupe, le directeur général, Gert De Winter, s'est dit convaincu d'atteindre l'année prochaine "les objectifs de la phase 'Simply Safe' et que l'exercice 2020 s'achèvera sur un bon résultat ainsi qu'une génération de flux de trésorerie aussi robuste que les années précédentes".

Plutôt optimiste pour 2020

Par ailleurs, la compagnie d'assurances s'est fixée comme objectif d'acquérir un million de nouveaux clients d'ici 2021.

S'exprimant sur le niveau de liquidités du groupe lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier, Carsten Stolz, s'est voulu rassurant: "nous sommes très confiants de pouvoir parvenir à notre objectif de 2 milliards de francs suisses en espèces d'ici 2021". Mais il a estimé qu'il était encore trop tôt pour faire une déclaration concrète sur les dividendes pour cette année.

La Bâloise avait déjà pris des dispositions au cours du premier semestre en vue d'éventuels dommages causés par la pandémie de Covid-19 au cours du second semestre.

Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), les résultats du premier semestre sont solides sur le plan opérationnel, même si dans certains cas les chiffres se situent en-dessous des attentes, en particulier le résultat d'exploitation dans le secteur non-vie, clairement affecté par la pandémie.

Dans le secteur vie, en revanche, ZKB juge les résultats bons. En règle générale, la mauvaise tenue des marchés financiers en mars n'a guère facilité les choses.

A 12h30 la nominative Bâloise abandonnait 3,0% à 141,80 francs suisses alors que l'indice SPI ne perdait que 0,08%.

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