Milan (awp/afp) - Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), qui avait été renflouée en 2017 par l'Etat italien, a vu son bénéfice net plonger de 91,9% à 9,7 millions d'euros (10,0 millions de francs suisses) au premier trimestre, en raison notamment d'une hausse des provisions pour des risques juridiques.

Ces résultats, publiés vendredi, sont les premiers présentés par le nouveau patron de la BMPS, Luigi Lovaglio, qui a passé une grande partie de sa carrière chez UniCredit, la deuxième banque italienne.

M. Lovaglio avait pris en février la relève de Guido Bastianini, poussé vers la sortie par l'Etat italien, principal actionnaire de la banque depuis son sauvetage public et qui est en pleines négociations avec la Commission européenne sur le nouveau plan de relance de la BMPS.

La banque de Sienne avait affiché en 2021 son meilleur bénéfice net depuis 2015, à 309,5 millions d'euros.

Au premier trimestre de cette année, les provisions pour risques juridiques et financiers se sont élevées à 28,4 millions d'euros.

Les revenus ont, eux, baissé de 4,6%, à 783,2 millions d'euros.

Le revenu net d'intérêts a grimpé de 15,6%, à 323,1 millions d'euros, dans un contexte de hausse des taux sur les marchés. A l'inverse, les commissions nettes ont reculé de 0,8%, à 368,9 millions d'euros.

Le bénéfice opérationnel de la banque a baissé de 32,8%, à 136,2 millions d'euros.

Son ratio de fonds propres CET1 en pleine application ("fully loaded"), indice très suivi par les analystes car il mesure la solidité financière de la banque, a reculé à 10,8% fin mars, contre 11% fin décembre.

Son stock de créances douteuses brutes a légèrement diminué, s'élevant à 4 milliards d'euros fin mars. Les provisions pour pertes sur prêts ont augmenté à 111,3 millions d'euros.

Les discussions avec Bruxelles avaient repris début décembre et portent sur la recapitalisation de la banque, de nouvelles réductions des coûts et une extension du délai accordé à l'Etat pour se désengager de la BMPS, qui a expiré à la fin de l'an dernier.

Après l'échec en octobre de ses négociations avec UniCredit, la BMPS n'a toujours pas trouvé de repreneur, ce qui aurait permis à l'Etat de se défaire de sa part de 64,2% avant la date butoir fixée par Bruxelles.

La BMPS avait annoncé en décembre son intention de lancer une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros en 2022, mais ce montant pourrait être revu à la hausse par le nouveau PDG, qui devrait rendre son verdict lors de la présentation de son plan industriel le 23 juin.

afp/jh