Le gouvernement a sauvé Monte dei Paschi en 2017, en prenant une participation de 68 % pour 5,4 milliards d'euros (6,4 milliards de dollars), mais il doit vendre sa participation l'année prochaine pour respecter les conditions du plan de sauvetage négocié à l'époque avec les autorités de la concurrence de l'Union européenne.

Pour attirer les acheteurs, Monte dei Paschi prévoit de céder 8,1 milliards d'euros de prêts douteux au gestionnaire public de créances douteuses AMCO.

L'opération ramènerait le ratio des prêts à problèmes de Monte dei Paschi à 4 % du total des prêts, soit un niveau inférieur à la moyenne du secteur, après avoir atteint des sommets de plus de 40 % avant le renflouement et de 12 % actuellement.

Mais la Banque centrale européenne a fixé des conditions strictes pour cet accord, qui réduirait les réserves de capital de la banque.

Pour se conformer aux exigences de la BCE, Monte dei Paschi a émis la semaine dernière 300 millions d'euros de capital de second rang, proposant un rendement de 8,5 %.

Elle doit maintenant émettre du capital "Additional Tier 1" (AT1) pour reconstituer ses réserves, car elle transfère les prêts à AMCO avec une partie de ses fonds propres.

Des sources ont indiqué que l'émission de capital AT1 pourrait s'élever à 750 millions d'euros, ce que certains analystes estiment que le créancier toscan déficitaire ne peut se permettre.

Le Trésor espère éviter l'émission d'AT1 en trouvant un acheteur qui l'aidera à se débarrasser des créances douteuses dans le cadre d'une acquisition, ont déclaré les sources, qui ont refusé d'être nommées parce que les discussions sont confidentielles.

Le Trésor a refusé de commenter la question.

L'une des sources a déclaré que le gouvernement considère Banco BPM comme un bon partenaire pour Monte dei Paschi, bien que la banque basée à Milan ait fermement nié tout intérêt.

Une porte-parole de Banco BPM a déclaré que rien n'avait changé à cet égard.

Banco BPM a déclaré qu'elle restait à l'affût d'une nouvelle consolidation du secteur après le rachat de son rival UBI par le poids lourd Intesa Sanpaolo. Une troisième source au fait de la question a déclaré que son PDG, Giuseppe Castagna, cherchait à conclure rapidement une éventuelle opération.

Monte dei Paschi, mis à mal par des années de mauvaise gestion, doit faire face à 10 milliards d'euros de réclamations juridiques de la part d'investisseurs mécontents, ce qui est considéré comme un obstacle majeur à une fusion.

Carla Ruocco, membre du Mouvement 5 étoiles au pouvoir qui dirige une enquête parlementaire sur les banques, a exhorté samedi le gouvernement à ne pas vendre Monte dei Paschi, qui ne vaut actuellement que 1,6 milliard d'euros.

Le gouvernement approuvera bientôt un décret ouvrant la voie à la vente de sa participation.