Milan (awp/afp) - La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a publié lundi un bénéfice net de 309,5 millions d'euros pour 2021, le plus élevé en six ans, réussissant à redresser ses comptes grâce notamment aux revenus liés aux commissions.

La banque de Sienne, qui avait bénéficié d'un sauvetage public de 5,4 milliards d'euros en 2017, avait accusé une perte nette de 1,68 milliard d'euros en 2020.

L'ancien PDG de la BMPS, Guido Bastianini, limogé lundi par le conseil d'administration, peut ainsi se targuer d'avoir remis à flot les comptes de Monte dei Paschi di Siena, maillon faible du système bancaire italien, qui avait accumulé de lourdes pertes.

La banque a affiché un bénéfice opérationnel de 629,2 millions d'euros en 2021, contre une perte de 20,3 millions d'euros un an auparavant.

Les revenus de la BMPS ont augmenté de 1,3% à 2,97 milliards d'euros l'an dernier, tirés par les commissions nettes qui ont grimpé de 3,8% à 1,48 milliard d'euros.

Au quatrième trimestre, la banque est cependant repassée dans le rouge, avec une perte nette de 78,6 millions d'euros, contre un résultat négatif de 154,5 millions sur la même période un an auparavant.

Son ratio de fonds propres CET1 en pleine application ("fully loaded"), indice très suivi par les analystes car il mesure la solidité financière de la banque, a augmenté à 11% fin décembre, contre 9,9% un an auparavant.

Le stock de créances douteuses brutes de la BMPS est resté stable à environ 4 milliards d'euros fin décembre, a souligné la banque.

Signe de sa fragilité persistante, la BMPS avait fini dernière des cinquante banques européennes soumises à des tests de résistance, dont les résultats ont été publiés fin juillet par l'Autorité bancaire européenne.

Renforcer les fonds propres

La Banque centrale européenne lui a demandé début février de renforcer davantage ses fonds propres.

La BMPS avait annoncé en décembre son intention de lancer une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros en 2022, dans le cadre de son nouveau plan stratégique approuvé par son conseil d'administration.

Cette annonce survenait après l'échec des négociations fin octobre entre le gouvernement italien et UniCredit en vue du rachat par la deuxième banque du pays d'une participation dans Monte dei Paschi.

Rome avait ainsi cherché, en vain, à se défaire avant la fin de l'année 2021 de la part de 64,2% que l'État italien détient dans BMPS, conformément aux exigences de la Commission européenne.

Les coûts de restructuration dus notamment aux suppressions d'emplois se sont élevés à 7,3 millions d'euros en 2021, contre 153,7 millions d'euros en 2020.

La banque a pris du retard sur son plan de restructuration négocié en 2017 avec la Commission européenne, notamment en termes de suppressions d'emplois et de renforcement de ses capitaux.

Un nouveau plan de départs volontaires, dont l'ampleur n'a pas été chiffré, devrait permettre d'économiser environ 275 millions d'euros par an, selon le projet présenté par la BMPS en décembre.

Guido Bastianini avait évoqué auparavant l'hypothèse de 4.000 départs volontaires, soit près d'un cinquième des effectifs qui s'élevaient fin décembre à 21.244 personnes, 188 de moins qu'en 2020.

afp/rp