Milan (awp/afp) - La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (BMPS) prévoit une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros à réaliser en 2022 permettant de renforcer ses fonds propres, dans le cadre de son nouveau plan stratégique approuvé vendredi par son conseil d'administration.

Cette annonce survient après l'échec des négociations fin octobre entre le gouvernement italien et UniCredit en vue du rachat par la deuxième banque du pays d'une participation dans Monte dei Paschi.

Les discussions avaient été engagées en juillet dernier, alors que Rome cherchait à se défaire avant la fin de l'année de la part de 64% que l'État italien détient dans BMPS, conformément aux exigences de la Commission européenne.

La banque de Sienne, qui avait bénéficié d'un sauvetage public de 5,4 milliards d'euros en 2017, avait fini dernière des cinquante banques européennes soumises à des tests de résistance, dont les résultats ont été publiés en juillet par l'Autorité bancaire européenne.

Cette nouvelle augmentation de capital est suspendue au feu vert de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE), auxquelles sera soumis ce plan stratégique 2022-2026 qui remplace entièrement la précédente feuille de route adoptée en décembre 2020.

La banque promet "une discontinuité" par rapport au passé en visant "une simplification radicale du modèle opérationnel et de la structure du groupe".

Un plan de départs volontaires, dont l'ampleur n'a pas été chiffré, devrait permettre d'économiser environ 275 millions d'euros par an, selon la banque.

Son ratio de fonds propres CET1 en pleine application ("fully loaded"), indice très suivi par les analystes car il mesure la solidité financière d'une banque, devrait passer à 14% en 2024 et 17,5% en 2026, selon ces prévisions.

Afin d'assainir ses comptes après des années de pertes, BMPS a dû mettre en oeuvre une vaste restructuration, décidée avec la Commission européenne et la BCE.

Monte dei Paschi di Siena s'était ainsi engagé en 2017 à des cessions de milliards d'euros de créances douteuses qui pèsent sur son bilan et avait annoncé en décembre 2020 une réduction des effectifs de 2.670 postes d'ici 2025.

Le ministère de l'Economie a repris début décembre des négociations avec Bruxelles portant sur la recapitalisation de la banque, de nouvelles réductions de coûts et une extension du délai accordé à l'Etat pour se désengager de BMPS.

afp/rp