PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse jeudi et les Bourses européennes évoluent également dans le vert à mi-séance mais le rebond pourrait être remis en cause par les chiffres mensuels de l'inflation aux Etats-Unis alors que la perspective d'une poursuite de la remontée rapide des taux d'intérêt a été confirmée par le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,6% pour le Dow Jones, de 0,75% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,46% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 prend 0,68% à 5.857,86 vers 11h35 GMT. À Francfort, le Dax avance de 1,24% et à Londres, le FTSE progresse de 0,11%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,19%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,63% et le Stoxx 600 0,57%.

Les marchés d'actions en Europe opèrent un rebond technique après six séances consécutives de baisse au cours desquelles l'indice Stoxx 600 a perdu au total 4,3% en raison des craintes d'une escalade du conflit en Ukraine, d'une récession économique imminente, de turbulences sur le marché obligataire britannique et des anticipations d'une poursuite du resserrement monétaire des grandes banques centrales.

Après les chiffres jugés décevants la veille des prix à la production aux Etats-Unis, les investisseurs prendront connaissance à 12h30 des données américaines des prix à la consommation (CPI). Le consensus Reuters prévoit une augmentation de 0,2% du CPI sur un mois et de 8,1% sur un an contre un gain de 8,3% en août.

Alors que les "minutes" de la Fed ont confirmé mercredi la détermination de la banque centrale américaine à freiner la hausse des prix, les marchés monétaires tablent largement sur une nouvelle hausse du coût du crédit de 75 points de base le mois prochain aux Etats-Unis.

En Allemagne, l'inflation a été confirmée jeudi en hausse de 10,9% sur un a en septembre.

L'arrêt prévu vendredi des achats d'obligations en urgence de la Banque d'Angleterre et la poursuite des bombardements russes sur l'Ukraine pourraient cependant peser sur la suite de la tendance.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Delta Air Lines bondit de 4% en avant-Bourse, la compagnie aérienne américaine ayant déclaré ne pas anticiper un ralentissement de la demande de voyages malgré le risque d'une récession économique.

Le numéro un mondial de la gestion d'actifs BlackRock recule en revanche de 0,2% en avant-Bourse après le chute de son bénéfice trimestriel.

Applied Materials cède pour sa part 1,15% en avant-Bourse après un avertissement lié aux nouvelles mesures de restrictions américaines à l'exportation.

VALEURS EN EUROPE

Le rebond technique en Europe profite en premier lieu au compartiment du transport et des loisirs (+3,94%), tandis que celui des nouvelles technologiques (-1,05%) accuse la plus baisse, pénalisé notamment par l'avertissement d'Applied Materials.

L'équipementier américain en semi-conducteurs a abaissé mercredi ses prévisions financières en annonçant que l'impact des nouvelles restrictions aux exportations vers la Chine décidées par Washington représenterait 250 à 550 millions de dollars sur deux trimestres.

Infineon abandonne 0,36%, ASML 2,55% et STMicroelectronics 0,06%.

Le producteur norvégien d'aluminium Norsk Hydro (+6,91%), à l'opposé, est tiré par des informations de presse selon lesquelles Washington envisage de restreindre les importations d'aluminium russe.

Baisse spectaculaire du jour, Monte dei Paschi di Siena (MPS) plonge de 24,19%. La banque italienne a présenté jeudi les modalités de son augmentation de capital prévu la semaine prochaine, qui doit lui permettre de lever jusqu'à 2,5 milliards d'euros de capitaux.

TAUX

Le répit sur les actions se traduit par une pause dans la montée des rendements obligataires qui ont atteint dans les précédentes séances des sommets de plusieurs années.

Celui du Bund allemand à dix ans allemand cède environ cinq points de base à 2,287%.

CHANGES

Le dollar fléchit de 0,35% face à un panier de devises de référence avant les chiffres de l'inflation américaine.

L'euro en profite pour revenir à 0,9739 dollar (+0,36%).

La livre sterling prend 1,12% à 1,12225 dollar à la veille de l'arrêt des achats d'urgence de la Banque d'Angleterre.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont globalement stables malgré l'abaissement par l'Opep et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) des prévisions de la demande.

Le Brent prend 0,22% à 92,65 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,13% à 87,38 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou