Après être repassé dans le vert dans la matinée, le secteur bancaire européen se replie désormais légèrement sous la pression des banques italiennes. Ces dernières sont pénalisées par l’annonce de la démission du président du Conseil, Matteo Renzi, suite à la victoire du non au référendum constitutionnel. Plus forte baisse de l’indice FTSE MIB, Banca Pop. Milano cède 6,80% à 0,2935 euro, Banco Popolare 6,24% à 1,864 euro, Unicredit 3,93% à 2 euros et Banca Monte dei Paschi di Siena (MPS) 3,08% à 18,90 euros.

Les investisseurs s'inquiètent que la victoire du non au référendum retarde l'assainissement du secteur bancaire italien, fragilisées par d'importantes créances douteuses. Selon JPMorgan, elles abritent environ 350 milliards de créances douteuses.

"La phase de recapitalisation qui devait permettre aux banques de retrouver des marges de manœuvre sera certainement perturbée", avertit ainsi Philippe Waechter, directeur de la Recherche économique de Natixis Asset Management.

Banca MPS se trouve en première ligne alors qu'elle doit lever 5 milliards d'euros avant la fin de l'année après avoir obtenu l'un des plus mauvais résultats aux derniers stress tests.

Selon Morgan Stanley, la victoire du non au référendum rend plus difficile pour la banque de trouver un actionnaire stable, étant donné la taille de l'augmentation de capital. L'analyste ajoute que la probabilité que l'établissement italien ait besoin d'une aide de l'Etat a de ce fait augmenté.

Pour des personnes proches du dossier citées par le Wall Street Journal, la décision de nationaliser la banque ne pourrait advenir que lorsqu'un nouveau gouvernement sera formé en Italie. Exane indique ce matin que l'ensemble du processus nécessaire pour y arriver pourrait prendre jusqu'à deux semaines.

Une telle éventualité a été évoquée aujourd'hui par Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE. "La différence entre l'Italie et d'autres Etats est qu'en Italie, il n'y a pas eu d'aides de l'Etat ou de nationalisation. Il n'est donc pas à exclure qu'une aide de l'Etat soit nécessaire", a-t-il déclaré.

S'agissant du risque de contagion des difficultés du secteur bancaire italien aux établissements européens, il est jugé limité par Credit Suisse. Outre les outils que la BCE pourrait utiliser pour apporter des financements aux banques européennes, le broker souligne que celles-ci ont réduit leur exposition à l'Italie. Ce pays ne représenterait que 1,8% de leurs crédits totaux.