Madrid (awp/afp) - La cinquième banque espagnole Banco Sabadell a vu son bénéfice net s'effondrer de 99,7% en 2020, laminé par les lourdes provisions réalisées pour faire face à l'impact de la pandémie de Covid-19 et par le coût d'un plan de restructuration.

Banco Sabadell avait tenté en novembre de fusionner avec sa compatriote BBVA pour créer un mastodonte capable d'affronter la crise mais avait finalement rompu les négociations, jugeant l'offre reçue insuffisante.

En 2020, Sabadell n'aura dégagé que deux millions d'euros de résultat net, contre 768 millions en 2019, selon son communiqué publié lundi.

La banque a dû passer une provision extraordinaire de 2,27 milliards d'euros, tentant comme la plupart des banques européennes de se prémunir contre le risque de non-remboursement de prêts par des particuliers ou entreprises fragilisés par la crise économique provoquée par la pandémie.

Banco Sabadell a également dû financer au quatrième trimestre le coût d'un plan de restructuration qui s'est soldé par le départ volontaire de 1.817 salariés en Espagne.

Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires, a reculé de 6,2% en 2020, à 3,4 milliards d'euros.

La filiale anglaise TSB, qui a beaucoup souffert ces dernières années, s'est également séparée de 685 employés, fermant 93 agences, afin de "s'adapter à la nouvelle réalité" numérique.

Au Royaume-Uni, "90% des transactions de la banque se font à travers des canaux numériques, qui fournissent aussi 70% du chiffre d'affaires", explique la banque dans un communiqué.

Banco Sabadell souhaite désormais se recentrer sur le marché espagnol et envisage la cession d'actifs à l'étranger.

La banque présentera son nouveau plan stratégique en mai, indique le communiqué.

Le nouveau directeur général Cesar Gonzalez-Bueno, nommé en décembre en remplacement de Jaime Guardiola, sera chargé de mettre en oeuvre ce programme, axé sur la "transformation numérique" de la banque.

Le secteur bancaire espagnol est en ébullition depuis l'annonce en septembre du rachat de Bankia, quatrième banque du pays, par CaixaBank, la troisième.

Unicaja et Liberbank, entités de taille moyenne, ont aussi annoncé un projet de fusion fin décembre.

Ce phénomène de concentration est encouragé par la Banque centrale européenne (BCE), afin d'aider les banques à résister à la crise liée à la pandémie.

afp/jh