Lisbonne (awp/afp) - La Banque du Portugal a annoncé lundi qu'elle mènera des négociations exclusives avec le fonds d'investissement américain Lone Star, désormais seul candidat en lice pour le rachat de Novo Banco, troisième banque portugaise née en 2014 des décombres de Banco Espirito Santo (BES).

La banque centrale portugaise a sélectionné Lone Star pour "une phase définitive de négociations, en exclusivité", déclare-t-elle dans un bref communiqué.

La Banque du Portugal avait déjà indiqué début janvier que Lone Star était le "candidat le mieux placé" et que sa proposition était "la plus à même de garantir la stabilité du système financier et le renforcement de la confiance dans l'avenir de Novo Banco".

Lone Star, déjà présent au Portugal dans l'immobilier et la distribution, aurait dans un premier temps proposé 750 millions d'euros pour acquérir 100% de Novo Banco et serait prêt à augmenter le capital de la banque dans les mêmes proportions.

Une telle offre serait nettement inférieure au montant de 4,9 milliards d'euros que l'Etat et les banques portugaises avaient dû injecter en août 2014 dans Novo Banco, qui avait hérité des actifs jugés sains de la BES après sa faillite sur fond d'irrégularités comptables.

La proposition de Lone Star serait toutefois supérieure à celle soumise conjointement par deux autres fonds d'investissement américains, Apollo et Centerbridge.

Le système bancaire portugais reste fragile après avoir été durement éprouvé par la crise de la dette qui a poussé le Portugal à demander une aide financière internationale au printemps 2011.

La vente de Novo Banco et la recapitalisation de la banque publique Caixa geral de depositos (CGD), première banque du pays, constituent les dossiers les plus épineux que doit gérer le gouvernement socialiste.

Néanmoins, les banques privées BCP et BPI ont récemment pu stabiliser leur situation.

La BCP a réussi à augmenter son capital afin de terminer de rembourser l'aide publique reçue pendant la crise, grâce à l'arrivée d'un nouvel actionnaire de référence, le groupe chinois Fosun.

La BPI est quant à elle passée sous le contrôle de l'espagnole CaixaBank après le succès d'une OPA venue mettre un terme au bras de fer entre ses deux principaux actionnaires, la banque catalane et la femme d'affaires angolaise Isabel dos Santos.

afp/al