Lisbonne (awp/afp) - Les banques portugaises auront désormais jusqu'en décembre 2046 pour rembourser à l'Etat des prêts de plus de 4 milliards d'euros accordés au Fonds de résolution qui a dû voler au secours de Banco Espirito Santo (BES) en 2014 et de la Banif en 2015, a annoncé mardi le gouvernement.

Cet allongement de près de 30 ans des maturités des emprunts vise à "garantir la stabilité du système financier, après une période de profonde récession, et à favoriser le renforcement de la capitalisation des banques portugaises", a assuré le ministère des Finances dans un communiqué.

Cette annonce intervient alors que la Banque du Portugal, administrateur du Fonds de résolution, s'apprête à vendre au fonds d'investissement américain Lone Star le successeur de BES, Novo Banco, à un prix nettement inférieur aux attentes.

Selon la presse locale, Lone Star, déjà présent au Portugal dans l'immobilier et la distribution, n'aurait proposé qu'environ un milliard d'euros pour acquérir 75% de Novo Banco.

Or, le sauvetage de BES avait entraîné en août 2014 l'injection de 4,9 milliards d'euros, dont 3,9 milliards prêtés par l'Etat au Fonds de résolution financé par les autres banques opérant au Portugal, qui ont contribué à hauteur d'un milliard d'euros.

La petite banque Banif, vendue à l'espagnole Santander, avait de son côté bénéficié en décembre 2015 d'une injection de 2,3 milliards d'euros d'aide publique, dont 489 millions d'euros apportés par le Fonds de résolution des banques.

Le système bancaire portugais reste fragile après avoir été durement éprouvé par la crise de la dette qui a poussé le Portugal à demander une aide financière internationale au printemps 2011.

La banque publique portugaise Caixa geral de depositos (CGD), qui a essuyé en 2016 une perte record de 1,859 milliard d'euros, est en passe d'être recapitalisée à hauteur de 4,8 milliards d'euros, dont 3,9 milliards apportés par l'Etat.

afp/rp