Lisbonne (awp/afp) - Le Premier ministre portugais Antonio Costa a présenté lundi une solution visant à dédommager partiellement les clients lésés de Banco Espirito Santo (BES), qui réclament leur argent perdu lors de l'effondrement de la banque en août 2014.

Quelque 4000 clients de BES avaient troqué leur épargne contre des créances toxiques du groupe, présentées pour la plupart comme des produits financiers sans risque, pour une somme totale de 485 millions d'euros.

Alors qu'ils multipliaient les manifestations pour réclamer leur dû, ce conflit "fragilisait la confiance dans les institutions financières", a déclaré devant la presse à Lisbonne le chef du gouvernement socialiste.

Les clients ayant investi moins de 500'000 euros seront ainsi remboursés à hauteur de 75%, jusqu'à concurrence de 250'000 euros, tandis que ceux ayant réalisé un investissement supérieur à cette somme devront se contenter de 50% de leur capital.

"Cette solution permettra de mettre fin à la souffrance de milliers de familles qui ont perdu leurs économies", a commenté le président de l'association des clients lésés, Ricardo Angelo.

"Personne ne nous fait de cadeau de Noël. C'est à nous, il s'agit de nos économies. Nous avons été spoliés, volés et trompés", a fait valoir l'un des membres de l'association, Carlos Sousa.

Le remboursement des clients de BES sera limité à 286 millions d'euros, soit environ 60% de la somme investie, a précisé le médiateur du gouvernement Diogo Lacerda Machado.

Alors que les contours du mode de financement restent encore flous, cette somme devrait être déboursée par un fonds d'indemnisation financé auprès des banques, avec une éventuelle garantie de l'Etat, ce qui pourrait peser sur le déficit du Portugal.

"La solution présentée aujourd'hui est un compromis équilibré visant à minimiser les pertes existantes", a expliqué M. Costa, assurant que les "contribuables n'auront pas d'efforts financiers à assumer".

L'opposition de droite s'est montrée sceptique: "on a vu tout au long de l'année que les contribuables paient systématiquement, et nous craignons que cela puisse être le cas à nouveau", a déclaré Duarte Pacheco, député du parti PSD.

afp/rp