Madrid (awp/afp) - Le géant bancaire espagnol Banco Santander a été condamné vendredi à verser près de 68 millions d'euros (71 millions de francs suisses) à l'italien Andrea Orcel, ancien directeur de la banque d'investissement d'UBS et actuel patron d'Unicredit, qui lui réclamait des indemnités depuis son recrutement avorté en 2018.

Dans un jugement de première instance consulté par l'AFP, un tribunal de la région de Madrid a estimé que la demande du banquier était fondée, le groupe Santander ayant mis fin de façon "unilatérale" et "injustifiée" à sa procédure de recrutement.

Le contrat signé entre les deux parties était "valide" et sa rupture donne droit de façon "inévitable" à des compensations, a argumenté le tribunal, en fixant à 67,8 millions d'euros les indemnités devant être versées par Banco Santander.

Ce montant, qui inclut 35 millions au titre de l'intéressement et 17 millions de bonus, est inférieur à celui initialement demandé par le banquier italien, qui réclamait 112 millions d'euros au titre du préjudice moral et financier.

La première banque d'Espagne avait annoncé en septembre 2018 la nomination d'Andrea Orcel au poste de directeur général pour remplacer José Antonio Alvarez, appelé à devenir président exécutif de la division espagnole du groupe bancaire.

Mais Santander avait fait marche arrière en janvier 2019, après des mois de négociations sur la rémunération de M. Orcel car les primes réclamées dépassaient "largement ce que le conseil d'administration avait prévu au moment de sa nomination", avait justifié la banque dans un communiqué.

Longtemps considéré comme l'un des banquiers les mieux payés au monde, Andrea Orcel, 58 ans, a dirigé la banque d'investissement d'UBS entre 2014 à 2018, après avoir travaillé pendant 20 ans dans le secteur des fusions et acquisitions de Bank of America Merrill Lynch.

Il a pris la succession début 2021 du Français Jean-Pierre Mustier en tant que directeur général du groupe bancaire italien UniCredit.

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