Paris (awp/afp) - Les banques espagnoles et italiennes se sont démarquées en Europe au deuxième trimestre, les banques françaises annonçant elles des résultats en demi-teinte à cause de la banque de détail.

"Il y a un écart assez net entre les résultats des banques européennes et des banques françaises, en retrait par rapport à leurs homologues européennes", a souligné auprès d'une journaliste de l'AFP David Benamou, directeur des investissements de la société de gestion Axiom.

Les banques italiennes et espagnoles, qui ont pas ou peu d'épargne réglementée (de type Livret A en France), ont vu leurs résultats grimper avec notamment "des révisions à la hausse" des prévisions de rentabilité "et un coût du risque (c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face à d'éventuels impayés, NDLR) qui est très bas", selon Olivier Panis, analyste de l'agence de notation Moody's.

Le géant bancaire espagnol Santander a révisé à la hausse ses objectifs financiers pour 2024 après avoir dégagé un bénéfice de record de plus de 3,2 milliards d'euros d'avril à juin, grâce à l'amélioration de ses marges et à l'arrivée de nouveaux clients.

BBVA, la deuxième banque espagnole en pleine OPA sur sa concurrente Sabadell, a dégagé un bénéfice net de 2,79 milliards au deuxième trimestre, supérieur aux attentes des analystes, grâce à une hausse de l'octroi de crédits à sa clientèle, soutenue par l'arrivée de près de 5,6 millions de nouveaux clients.

Les banques italiennes Intesa Sanpaolo et UniCredit continuent elles aussi à enchaîner des bénéfices record. Intesa Sanpaolo visant désormais un bénéfice net de plus de 8,5 milliards d'euros pour 2024 et 2025, en dépit de la baisse amorcée des taux d'intérêt, et Unicredit relevant sa prévision de chiffre d'affaires pour l'année.

Banque d'investissement

Les banques françaises ont pour leur part vu leur activité tirée par la banque d'investissement, tandis que la banque de détail et le crédit sont restées encore en retrait au deuxième trimestre.

"Les activités de marché, de gestion d'actifs sont plutôt très porteuses. Je pense que notamment pour les banques qui ont une activité CIB (banque d'investissement et de financement) assez développée, ça a été la corde de rappel sur les résultats du début de l'année", a indiqué à l'AFP Guillaume Larmaraud associé chez Colombus Consulting.

Grâce à la banque de financement et d'investissement, le géant bancaire français BNP Paribas a fait mieux qu'attendu au deuxième trimestre, avec un bénéfice net en hausse de 20,8% à 3,4 milliards d'euros et la Société Générale a publié un bénéfice net de 1,1 milliard d'euros au deuxième trimestre en hausse de 23,7% sur un an.

Le groupe bancaire Crédit Agricole a lui vu son bénéfice net fortement reculer de 18,3% à plus de 2 milliards d'euros au deuxième trimestre sur un an, en raison d'une comparaison défavorable avec le deuxième trimestre 2023, qui avait bénéficié d'éléments exceptionnels, mais ses revenus sont restés stables.

BPCE a pour sa part annoncé une baisse de son résultat net de 17% sur un an au deuxième trimestre, à 806 millions d'euros, pénalisé par une hausse des sommes mises de côté en cas de défauts de clients.

La première banque allemande Deutsche Bank a pour sa part subi au deuxième trimestre sa première perte nette depuis quatre ans (143 millions d'euros), en raison d'une lourde provision liée à un différend judiciaire et malgré des résultats opérationnels en hausse.

La provision exceptionnelle de 1,3 milliard d'euros, annoncée dès avril, est liée à un litige devant la justice allemande qui oppose le groupe et des anciens actionnaires de Postbank, filiale de Deutsche Bank.

afp/rp