Madrid (awp/afp) - Le géant bancaire espagnol Banco Santander a dégagé le plus gros bénéfice net de son histoire l'an dernier, notamment grâce à la remontée des taux d'intérêts, qui a dopé ses revenus et compensé la hausse des coûts liée à l'inflation.

La première banque espagnole, fortement implantée en Europe et en Amérique latine, a engrangé 9,6 milliards d'euros (presque autant en francs suisses) de profits nets, soit une hausse de 18% par rapport au montant de 2021 (8,12 milliards).

Ce résultat, atteint à la faveur d'un dernier trimestre solide (2,29 milliards d'euros de profits nets), est supérieur aux prévisions des analystes interrogés par Factset, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 9,1 milliards d'euros.

"2022 a de nouveau été une très bonne année pour Santander", s'est félicitée jeudi dans un communiqué la présidente du groupe bancaire, Ana Botin, se disant optimiste pour 2023, malgré "l'augmentation des coûts liée à l'inflation".

Selon Santander, le bénéfice net engrangé l'an dernier est le plus important de l'histoire du groupe. Le précédent record, à 9,06 milliards d'euros, datait de 2007, soit avant la crise financière de 2008.

La banque espagnole attribue ces bons résultats au dynamisme de l'activité sur ses principaux marchés, notamment en Europe, où la remontée des taux d'intérêt décidée par la Banque centrale européenne (BCE) a dopé ses revenus.

Rétribution des actionnaires

Cette forte activité commerciale s'est traduite par l'arrivée de sept millions de nouveaux clients, portant à 160 millions le nombre de clients de Santander dans le monde. Parmi eux, 51 millions sont des clients des services en ligne.

Le produit net bancaire du groupe espagnol, équivalent de son chiffre d'affaires, a pour sa part progressé de 16% l'an dernier pour atteindre 38,6 milliards d'euros, contre 33,4 milliards en 2021 et 38,5 milliards anticipés par les analystes de Factset.

En raison de ces bons résultats, le groupe présidé par Ana Botin confirme qu'il portera la rétribution de ses actionnaires à 40% de son résultat net, distribuée "à parts égales" entre dividendes et rachats d'actions.

Cette annonce survient alors que le gouvernement de gauche espagnol a prévu la mise en place d'un impôt exceptionnel sur les grands groupes bancaires en 2023 et 2024, pour financer des mesures de soutien au pouvoir d'achat des ménages

Cette mesure doit rapporter à l'État espagnol 1,5 milliard d'euros cette année comme l'an prochain.

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