Dans la continuité des bons résultats affichés par les grandes banques américaines, Bank of America ne déroge pas à la règle. Ses revenus et son bénéfice par action dépassent les attentes, et la direction parvient à rassurer les marchés avec un discours solide.

Malgré les turbulences liées à la politique commerciale de Donald Trump, la banque a enregistré une progression de ses principaux indicateurs financiers. Le chiffre d’affaires s’établit à 27,4 milliards de dollars, en hausse de 6%. Le bénéfice net grimpe de 10%, à 7,4 milliards de dollars, soit 0,90 dollar par action (contre 0,81 attendu).

Revue par segments clés

  • Banque de détail : 10,5 milliards de dollars (+3%)

  • Gestion de patrimoine : 6 milliards de dollars (+8%), soutenus par une hausse des frais de gestion. Bank of America est l’une des rares grandes banques américaines à afficher une progression sur ce segment.

  • Banque d’investissement (conseils et financements) : 6 milliards de dollars (stable). Les commissions reculent de 3%, à 1,5 milliard, comme chez la plupart des concurrents.

  • Marchés mondiaux (trading d’actions, d’obligations, de matières premières…) : 6,6 milliards de dollars (+12%), tirés par la volatilité. Le trading d’actions bondit de 17% à 2,2 milliards de dollars. Les revenus issus des obligations, devises et matières premières progressent de 5%, à 3,5 milliards.

  • Revenus nets d’intérêts (NII) : 14,4 milliards de dollars (+3%). Cet indicateur, qui mesure la différence entre les intérêts perçus sur les prêts et ceux versés sur les dépôts, reste bien orienté pour le deuxième plus grand prêteur du pays.

Perspectives de la direction

La banque maintient ses prévisions pour le quatrième trimestre : 15,7 milliards de dollars de revenus nets d’intérêts. La direction note que les baisses de taux opérées en 2024 ont favorisé le retour de la confiance chez les emprunteurs.

Lors de la conférence de presse, le directeur financier a livré une analyse du marché : pas de récession en vue selon les équipes de recherche, mais une économie en “croissance lente”. Le PDG Brian Moynihan insiste de son côté sur la robustesse de la demande et la solidité du crédit, signes d’une économie américaine toujours dynamique.

“Même si nous évoluons dans une économie changeante, nos investissements disciplinés, la diversité de nos activités et notre attention constante à une croissance responsable continueront à faire notre force.”

Mais l’incertitude liée à la politique commerciale américaine pèse sur l’activité de banque d’investissement. Les équipes, autrefois optimistes face aux décisions de Donald Trump, adoptent désormais une posture plus prudente. Le directeur financier reconnaît que les conditions de marché se sont durcies dans ce secteur.

Dans la lignée des autres grandes banques américaines, Bank of America signe donc un bon trimestre. Mais la suite s’annonce plus exigeante, avec une visibilité réduite sur plusieurs segments clés de revenus