New York (awp/afp) - Deux autorités américaines ont infligé des amendes d'un montant total de 225 millions de dollars à Bank of America, accusée d'avoir indûment bloqué le versement d'allocations chômage au plus fort de la pandémie.

"Bank of America a automatiquement et illégalement gelé les comptes des personnes via un programme de détection de fraude défectueux, puis leur a donné peu de recours alors qu'il n'y avait, en fait, aucune fraude", affirme dans un communiqué le Bureau de protection des consommateurs en matière financière (CFPB), qui a infligé une pénalité de 100 millions de dollars.

La banque a enfreint les règles sur les pratiques illégales et trompeuses et a fait preuves de déficiences dans la gestion de ses opérations, avance de son côté le Bureau du contrôleur de la monnaie (OCC), qui a imposé une sanction de 125 millions.

Les deux agences ont aussi ordonné à Bank of America de rembourser les personnes lésées et de leur verser une somme pour "réparation".

Bank of America administrait les cartes de crédit prépayées destinées à faciliter le versement des allocations chômage et autres aides mises en place au début de la pandémie pour les personnes soudain sans travail dans plusieurs Etats américains.

Les agences accusent principalement l'établissement d'avoir remplacé les processus normaux d'enquêtes en cas de suspicion de fraude avec un filtre qui gelait automatiquement les comptes selon certains critères, et de n'avoir pas mis en place les moyens nécessaires pour permettre facilement aux détenteurs de comptes de contester la décision.

"La banque a laissé tomber les détenteurs de ces cartes prépayées en leur refusant l'accès aux allocations chômage au plus fort de la pandémie, et en les laissant dans une situation de vulnérabilité en ne leur proposant pas de moyens efficaces pour remédier à la situation", a commenté le patron de l'OCC, Michael Hsu.

Bank of America souligne de son côté avoir distribué plus de 250 milliards de dollars d'aides à plus de 14 millions de personnes pendant la pandémie, "plus que tout autre banque" aux Etats-Unis.

Elle rappelle aussi, dans un message à l'AFP, que le vaste programme d'aides versées par le gouvernement pour faire face aux conséquences de la propagation du Covid-19 a donné lieu à "une activité criminelle sans précédent".

afp/rp