New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en hausse lundi, encouragée par l'annonce de l'acquisition d'actifs de la banque en faillite Silicon Valley Bank par une autre banque régionale américaine, First Citizens, vue comme une nouvelle étape de sortie de crise du secteur.

Vers 14H15 GMT, le Dow Jones gagnait 0,58%, l'indice Nasdaq prenait 0,24%, l'indice S&P 500 progressait de 0,42%, et l'action de First Citizens décollait de 44,15%.

Durant la nuit de dimanche à lundi, l'Agence américaine de garantie des dépôts (FDIC) a indiqué que cet établissement, dont le siège est situé à Raleigh (Caroline du Nord), allait reprendre l'intégralité des dépôts et du portefeuille de prêts de Silicon Valley Bank (SVB).

"En période de crise bancaire, vous abordez le week-end inquiet d'en voir une autre tomber", a expliqué Art Hogan de B. Riley Wealth Management, au sujet des banques. "Il y a le risque de voir un nouveau nom s'ajouter à la liste ou la possibilité qu'une banque trouve un acquéreur. C'est ce dernier scénario qui s'est concrétisé et c'est vu comme une bonne nouvelle."

L'annonce a propulsé le cours de l'institution régionale qui, avant l'implosion de SVB, était une bien plus petite banque que l'établissement californien, et ne pesait que la moitié des actifs de Silicon Valley Bank.

C'est tout le secteur qui était aspiré en Bourse, en particulier la Californienne First Republic (+20,55%), considéré ces derniers jours comme le nouveau maillon faible du secteur aux Etats-Unis.

Une autre enseigne régionale, la Texane Comerica, faisait des étincelles (+7,26%), de même que KeyCorp (+4,97%) --maison mère de KeyBank, basée à Cleveland (Ohio)-- ou le réseau Western Alliance (+6,05%), dont le siège se trouve à Phoenix (Arizona).

Le rachat de la quasi-totalité de ce qu'il restait de SVB "a instillé de la confiance dans les banques qui avaient dérouillé ces trois dernières semaines", a souligné Art Hogan.

Les grands noms du secteur étaient aussi à la fête, particulièrement Bank of America (+3,74%), Citigroup (+3,15%) et Goldman Sachs (+2,15%).

Le soupir de soulagement s'étendait au marché obligataire, marqué par une brutale remontée des taux. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'affichait à 3,49%, contre 3,37% en clôture vendredi.

"Les marchés vont se calmer quand les taux s'assagiront", anticipe Art Hogan. Depuis le début de la crise bancaire, les rendements ont eu un parcours en forme de montagnes russes.

Le taux des bons du Trésor à 2 ans, l'un des plus volatils actuellement, a ainsi chuté de 5,08% à 3,55%, un mouvement d'une ampleur plus vue depuis la crise financière, avant de remonter à 3,95% lundi.

"Si tout ça ne se stabilise pas, le marché actions va avoir un parcours chaotique", souligne Art Hogan.

A la cote, la croisiériste Carnival reculait (-0,70%) malgré une perte trimestrielle moins élevée qu'attendu et un chiffre d'affaires au-dessus des prévisions des analystes. Le groupe de Miami dit avoir enregistré le plus important volume de réservations trimestriel de son histoire pour l'Amérique du Nord, l'Australie et l'Europe.

Mis en accusation, jeudi, par le fonds alternatif Hindenburg Research, qui l'accuse de communication trompeuse à ses actionnaires, le groupe de paiements électroniques Block refaisait surface (+4,96%), après avoir perdu plus de 16% sur deux séances.

Manchester United, coté à Wall Street, était taclé par les investisseurs (-6,96%), après l'annonce d'une nouvelle offre qatarienne de rachat du club formulée vendredi, autour de 5 milliards de livres (5,7 milliards d'euros). Elle reste sensiblement inférieure aux 6 milliards espérés par les propriétaires actuels, la famille Glazer, qui n'exclut pas de renoncer à une vente.

afp/rp