TOKYO (Reuters) - Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a déclaré dimanche qu'il nommerait un nouveau gouverneur à la tête de la Banque du Japon (BoJ) le mois prochain, alors que les marchés financiers spéculent depuis des semaines sur un ajustement de la politique monétaire ultra-accommodante menée par l'actuel gouverneur de la banque centrale, Haruhiko Kuroda.

S'exprimant dans une émission de télévision à Tokyo, Fumio Kishida a d'abord déclaré qu'il déciderait du remplacement de Haruhiko Kuroda en examinant la situation économique pour avril avant de se rétracter et d'affirmer que ce serait probablement en février "compte tenu du calendrier du Parlement". Il n'a pas donné davantage de précisions.

Haruhiko Kuroda, dont le mandat de cinq ans s'achève le 8 avril, a choisi, à la différence des autres grandes banques centrales, de conserver une politique de relance alors que le taux d'inflation dans l'archipel, deux fois supérieur à l'objectif de la BoJ, évolue à un sommet de 41 ans.

Le mandat des deux adjoints de Haruhiko Kuroda prend fin le 19 mars. Les trois nominations doivent être approuvées par les deux chambres du Parlement.

La BoJ a laissé mercredi dernier sa politique monétaire inchangée, y compris le plafond de rendement des emprunts d'Etat japonais (JGB) à dix ans, allant à l'encontre des attentes des marchés financiers.

La perspective d'une hausse des salaires dans l'archipel, évoquée par Haruhiko Kuroda lui-même, continue cependant d'alimenter l'espoir d'un changement de politique monétaire au Japon.

La BoJ pourrait également revenir sur l'accord signé avec le gouvernement de parvenir "dès que possible" à une inflation à 2%, spéculent les marchés.

Fumio Kishida a cependant jugé prématuré de se prononcer dès à présent sur la nécessité d'une modification de cet accord.

(Reportage Tetsushi Kajimoto; version française Claude Chendjou)

par Tetsushi Kajimoto