La Banque Royale du Canada, la Banque TD, la Banque de Montréal, la CIBC, la Banque de Nouvelle-Écosse et la Banque Nationale contrôlent plus de 90 % des prêts et des dépôts du Canada.
Elles ont été confrontées à plusieurs défis au cours de l'année écoulée, ce qui a incité les prêteurs à mettre de côté davantage d'argent pour couvrir les prêts douteux, les clients ayant du mal à effectuer leurs remboursements de prêts et d'hypothèques dans un contexte de taux d'intérêt élevés et d'augmentation du coût de la vie.
Toutefois, au cours des derniers trimestres, la baisse des taux d'intérêt, le contrôle des dépenses, une approche prudente des prêts et l'essor des activités de banque d'investissement ont aidé les banques à se concentrer sur les bénéfices.
"Les résultats du quatrième trimestre devraient montrer une accélération de la croissance du bénéfice par action, mais il faut s'attendre à ce que les équipes de direction ajoutent une bonne dose de prudence étant donné les inconnues macroéconomiques", a déclaré Ebrahim Poonawala, analyste chez Bank of America.
Le revenu net devrait augmenter de 2 % à 32 % chez quatre des plus grands prêteurs, selon les données du LSEG, à l'exception de TD et de BMO où les bénéfices devraient baisser de 3 % à 18 % respectivement.
Les banques ont également été confrontées à des défis individuels, qu'il s'agisse des problèmes de lutte contre le blanchiment d'argent de la Banque TD ou des problèmes de crédit de la Banque de Montréal aux États-Unis. Dans le même temps, les analystes sont optimistes à l'égard de la Banque Scotia en raison de ses efforts de redressement et considèrent l'achat de la Banque canadienne de l'Ouest par la Banque nationale comme largement positif.
Les actions de la CIBC sont celles qui ont le plus progressé depuis le début de l'année, avec un gain de 47 %, tandis que celles de la RBC, de la Banque nationale et de la Banque Scotia ont gagné entre 6,8 % et 40 %. La Banque TD est à part, ses actions ayant perdu près de 3 % de leur valeur au cours de la même période, alors qu'elle s'efforce d'améliorer ses protocoles de lutte contre le blanchiment d'argent après avoir payé une lourde pénalité de 3 milliards de dollars au gouvernement américain.
Meny Grauman, analyste à la Banque Scotia, a fait remarquer que la reprise actuelle est moins liée à ce que les banques annonceront au quatrième trimestre qu'à leurs perspectives pour l'année prochaine, au-delà de la croissance des prêts, des revenus des marchés de capitaux et des provisions pour pertes sur prêts.
CONCURRENCE HYPOTHÉCAIRE
Bien que les baisses de taux de la Banque du Canada aient réduit les inquiétudes concernant les chocs sur les paiements hypothécaires, étant donné qu'une grande partie des propriétaires d'hypothèques devront les renouveler l'année prochaine, les analystes ont noté la possibilité d'une augmentation de la concurrence.
Les consommateurs canadiens qui ont contracté un prêt hypothécaire lorsque les taux étaient plus bas risquent de voir leurs taux augmenter au moment du renouvellement, ce qui pourrait avoir un impact sur la croissance des prêts des prêteurs et augmenter le nombre de prêts hypothécaires en souffrance. La plupart des banques ont agi de manière proactive pour réduire le choc du paiement pour les clients en offrant plusieurs options, y compris le paiement d'une somme forfaitaire.
Darko Mihelic, analyste chez RBC Securities, estime à 315 milliards de dollars canadiens (224,86 milliards de dollars) le montant des hypothèques qui seront renouvelées dans les banques à charte en 2025, dont un grand nombre sont des hypothèques à taux variable dont l'amortissement est actuellement négatif. Les renouvellements de l'exercice 2026 comportent la plus grande proportion d'hypothèques à taux variable, a-t-il ajouté.
"Bien que le choc des paiements diminue, une proportion significative de débiteurs hypothécaires aura toujours des paiements hypothécaires plus élevés, ce qui crée une forte incitation à rechercher le taux hypothécaire le plus bas disponible", a déclaré M. Mihelic dans une note.
(1 $ = 1,4009 dollar canadien)