Madrid (awp/afp) - La justice espagnole a relaxé mardi tous les accusés du procès Bankia, emblématique de la crise financière, dont l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Rodrigo Rato, qui risquait huit ans et demi de prison.

Le haut tribunal chargé de l'affaire a souligné dans un communiqué que l'entrée en Bourse en 2011 de la banque, soupçonnée d'avoir été frauduleuse, avait reçu le feu vert "de toutes les institutions nécessaires".

Lors de cette introduction en Bourse, la situation de Bankia avait été présentée comme très rentable, mais un an plus tard, la banque avait dû être sauvée in extremis de la faillite et nationalisée d'urgence via l'injection d'une colossale aide d'Etat de 22 milliards d'euros qui avait obligé l'Espagne à recourir à des prêts européens. Environ 300'000 petits actionnaires avaient perdu les fonds investis.

Lors d'un procès-fleuve de dix mois, le parquet avait requis huit ans et demi de prison contre Rodrigo Rato, accusé de falsification de bilan comptable et escroquerie au préjudice des investisseurs lorsqu'il dirigeait la banque de 2010 à 2012. Des peines de prison allant de six mois à six ans avaient également été requises pour quatorze des 32 accusés, dont quatre autres hauts dirigeants de Bankia.

M. Rato, directeur du Fonds monétaire international de 2004 à 2007, purge déjà une peine de quatre ans et demi pour détournement de fonds lors de son passage à Bankia. Durant le procès, il avait affirmé que la Banque d'Espagne n'avait jamais adressé de mise en garde aux dirigeants alors qu'elle connaissait tout des "entrailles" de Bankia et avait assuré n'avoir "pas eu d'autre objectif que la défense des intérêts (des) actionnaires" de la banque.

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